Skip to main content

Dans les prisons du fort de Chambly

By 10/04/2019May 9th, 2019No Comments

«Dans la prison de Nantes, y avait un prisonnier», dit la chanson. Mais celui qui sèche en 1781 dans “les prisons” (sic) du fort de Chambly n’a pas eu le bonheur de connaître la fille du geôlier pour le libérer. Il a cependant été débarrassé de ses fers, mais dans d’autres circonstances. Rappelons que nous sommes en 1781, au coeur de la guerre d’Indépendance américaine. Il est probable que son châtiment ait fait suite à une quelconque incartade militaire: «Joseph Gouguet, habitant de Saint-Denis sur la rivière de Richelieu, s’est rendu plaidge et caution de la personne et des actions de Jean-Baptiste Laporte dit Lasanté, détenu dans les prisons du fort de Chambly. Pour lesquels Gouguet oblige sa personne pour son élargissement des dites prisons, et il s’oblige et hypothèque tout généralement ses biens meubles et immeubles. Les témoins, Chevigny et P.H. Joubert ont signé”. (Antoine Grisé, acte no 2135, 23 septembre 1781).

C’est une pratique habituelle de se porter caution pour un prisonnier. À la même période, Étienne Rioux, seigneur de Trois-Pistoles, et Germain Lepage, seigneur de Rimouski, invoquent «qu’en conséquence de la paix», ils demandent en juillet 1782, «la mise en liberté d’Antoine Lepage, dont ils surveilleront la conduite». (Archives du Canada, Collection Haldimand). Un autre prisonnier retenu dans les donjons du fort de Chambly fut le réputé docteur Liveright Piuze (1754-1813), de son vrai nom Traugott Leberecht Behzer. né Varsovie. Après des aventures rocambolesques, via la Pennsylvanie et Niagara, qu’il a décrites dans une document, il se retrouve prisonnier à Chambly entre mai 1779 et avril 1780. Près d’un an à tourner les cents pas dans l’enceinte du fort. Gracié, le docteur Piuze s’installera à Rivière-Ouelle, où il devient catholique avant d’épouser Marie-Anne Aubut en 1786. Ce couple aura quatorze enfants. Sources: Georges Desjardins, s. j., Antoine Roy dit Desjardins, 1635-1684, Trois-Rivières, 1971,Archives du Canada, année 1889, Collection Haldimand, B-129, page 90. Paul-Henri Hudon    Ce texte vous inspire des commentaires? Vous souhaitez émettre une suggestion? Merci de nous écrire.