Le 21 juin 1812, monsieur René Boileau, résident de Chambly, ex-député du comté et major de milice écrivait ceci dans ses notes personnelles. «Il est venu trois marsouins dans le bassin. C’est la première fois, de mémoire d’homme que l’on en a vu à Chambly. J’ai vu aujourd’hui, avec ma longue-vue, un marsouin blanc qui prenait ses ébats au milieu du bassin dans le courant qui part du coin du fort». René Boileau ajoutait dans son carnet le 24 juin 1812: «J’ai vu un marsouin gris au même endroit où j’avais aperçu le blanc».
Comme il observe tout et que rien ne lui échappe, monsieur Boileau avait aussi noté le 14 juin 1798: «J’ai vu ce matin à la chute de Laporte des milliers de petites anguilles. Il y en avait autant comme on voit de la paille devant une grange». Il y avait donc de quoi à nourrir les marsupiaux en juin dans les eaux du bassin de Chambly. Or, nous apprenons par les médias qu’une vertèbre lombaire de béluga vieille de 10 000 ans vient d’être repêchée des eaux du bassin par des pêcheurs de Beloeil. Magnifique découverte! Et ceci en juin 2012. Étonnante coïncidence de date, admettez-le! Nous ne serons pas surpris d’apprendre que l’argile du fond du bassin cache encore des trésors archéologiques et des vestiges paléolithiques. Quand on sait que la rivière Richelieu draine des sédiments nombreux et les dépose justement dans cette cuvette calme. Combien d’artefacts plus ou moins anciens se trouvent enfouis dans cette vase compacte? Paul-Henri Hudon