Revenir de guerre. C’est l’espoir des mères, des épouses et des fiancées. C’est l’attente de toutes les familles. À toutes les époques. Pénélope a attendu vingt ans le retour d’Ulysse de la guerre de Troie, jusqu’à refuser 108 prétendants qui lui faisaient la cour. Quand Ulysse est revenu, elle ne le reconnut pas. Rappelons-nous la chansonnette populaire: «Malbrough s’en va t-en guerre, mironton, mirontaine… Ne sait quand reviendra… Madame à sa tour monte… Elle voit venir son page tout de noir habillé». Malbrough ne revint pas. Qui, regardant le film «Le retour de Martin Guerre», n’a pas éprouvé ce trouble étrange, cette émotion indéfinissable? La légende, le folklore, le roman et le cinéma traduisent bien cette angoisse de l’attente.
Les réclames canadiennes de la Seconde Guerre mondiale ravivaient cette espérance du retour. «Les Obligations de la Victoire épargnent la vie de beaucoup de soldats», peut-on lire. À Chambly-Canton et Chambly-paroisse, en octobre 1944, on avait fixé un objectif de levée de fonds de 118 000 $. Le résultat a dépassé toutes les attentes. On a plus que doublé l’objectif: «Les résultats de la vente des Bons de la Victoire en 1944 donnaient pour Chambly-Canton et la paroisse des recettes de 249 000 $ (soit 211.7% de plus que l’objectif), pour Chambly-Bassin, 23 350 $ (176.7%)», indique Le Canada-Français du 16 novembre 1944. C’était il y a soixante-dix ans. Étonnante participation. Paul-Henri Hudon Illustration: Le Courrier de St-Hyacinthe, 10 novembre 1944 Ce texte vous inspire des commentaires? Vous souhaitez émettre une suggestion? Merci de nous écrire.