J’ai lu le premier tome de La Cantatrice, La jeunesse d’Emma Albani, un roman historique qui se lit avec plaisir: un récit vivant et bien écrit. Paru au moment où le Québec perdait la célèbre chanteuse Alys Robi, les médias répétaient à qui mieux mieux que cette dernière avait été la notre première star. Fort heureusement, La jeunesse d’Emma Albani rappelle justement que la première grande star du Québec fut une diva: la grande Emma Albani. Et c’est là une des grandes qualités de ce roman historique. Rappeler aux mémoires oublieuses la carrière extraordinaire de cette petite fille de Chambly.
Or, de Chambly, il n’en est pas question dans le roman, une petite déception pour nous qui tirons tant de fierté de partager avec la grande artiste un village et un paysage. La romancière a choisi d’amorcer son récit au moment où Emma et sa sœur Cordélie sont les élèves des Dames de la Congrégation, à Sault-au-Récollet, et de l’influence qu’a eu mère Trincano sur sa carrière. Elle lui prête des fiançailles avec un jeune Américain, puis un amant anglais, avant qu’elle ne fasse la connaissance de la famille Gye. Le roman est bien écrit, mais nous aurions aimé que l’auteure indique ses références, comme il est courant de le faire pour les romans historiques, afin de donner de la crédibilité à son récit. Les fiançailles américaines sont plausibles, mais l’amant anglais reste douteux. Mais tout ceci ne doit pas gâcher le plaisir de lire ce livre qui offre une belle fresque romanesque de la vie d’Emma Lajeunesse.(rédaction: Louise Chevrier) Lise Antunes Simoes. La Cantatrice, La jeunesse d’Emma Albani. Marieville, Les éditeurs réunis, 2010. 424 pages.