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La catastrophe du Vendredi Saint

By 10/04/2019May 9th, 2019No Comments

En 1904, au début de la Semaine Sainte, la température s’éleva rapidement. Le mercredi, un léger vent du sud commença à s’élever, qui s’amplifia et une pluie abondante se mit à marteler les carreaux des fenêtres durant la nuit et continua, sans arrêt, toute la journée du jeudi. Comme les lumières électriques dans certaines maisons qui en étaient pourvues et les lampes au kérosène et les bougies dans les autres s’éteignaient signifiant l’heure du sommeil, Chambly était calme, ses habitants étaient inconscients de la catastrophe qui foncerait sur eux dans quelques heures.

Les animaux, cependant, qui possèdent ce mystérieux sens prémonitoire que n’ont pas les humains étaient agités et un observateur pouvait déce­ler des signes de vague inquiétude chez eux.   Aux petites heures du Vendredi Saint (1 avril 1904), les résidents du rang Sainte­ Thérèse, en amont du pont du chemin de fer, furent réveillés en sur­saut par un grondement sourd provenant de la rivière. C’était la débâche! ­   Avertis par l’expérience du passé, alors qu’ils avaient déjà dû subir des inondations, ils se levèrent et se vêtirent en toute hâte et sortirent de leurs maisons pour observer ce spectacle annuel toujours captivant. A la lumière du jour naissant, ils virent la rivière en marche, la glace descendant en un seul bloc d’une rive à l’autre. Sou­dain, tout sembla s’arrêter; mais bientôt les glaces commencèrent à se chevaucher, celles descendant plongeant sous celles qui étaient station­naires, soulevant ces dernières en les brisant en énormes morceaux qui se dressaient à la verticale pour retomber dans un fracas assourdissant. Un embâcle venait de se former!   Les riverains n’hésitèrent pas un instant de plus. Ils s’enfuirent sur un terrain plus élevé, en l’occuren­ce le chemin de hâlage du canal Chambly. Ceux qui s’étaient attardés à aller chercher leur argent ou autres valeurs dans leurs maisons du­rent courir dans l’eau jusqu’aux genoux avant de se joindre aux autres réfugiés. Emportés par les eaux débordantes, d’énormes blocs de glace envahirent la route, défonçant des maisons et emportant clôtures et bâtiments légers.   —-   Pour lire l’ensemble de ce texte rédigé par Armand Auclaire, il faut se procurer Les Cahiers de la seigneurie de Chambly, Vol. 1 numéro 1, juin 1979.   Ce texte vous inspire des commentaires? Vous souhaitez émettre une suggestion? Merci de nous écrire.