La Société d’histoire de la seigneurie de Chambly s’inquiète de voir l’état de délabrement dans laquelle cette maison historique est laissée depuis plusieurs mois. Pas de chauffage, électricité coupée. Une rumeur dit qu’elle serait démolie. Cette rumeur sera-t-elle confirmée? Si tel était le cas, Chambly perdrait l’une de ses maisons historiques les plus significatives.
Le notaire René Boileau appartient à une famille fondatrice de Chambly. Né à Chambly en 1779, fils du premier député du comté de Kent monsieur René Boileau et d’une dame de la grande noblesse française, madame Antoinette de Gannes de Falaise, il obtient sa commission de notaire public en 1803. Il avait fait son apprentissage auprès du notaire montréalais Joseph Papineau (père du patriote connu). René Boileau exercera cette profession durant toute la première moitié du XIXe siècle, soit jusqu’à sa mort en 1842. Il était réputé pour sa grande expertise juridique. Dans son greffe, c’est toute l’histoire de Chambly de cette époque qui se trouve consignée dans les quelques 8500 actes qu’il contient : construction de la maison Salaberry (1814), construction du complexe militaire britannique, du canal de Chambly, pour ne citer que ces exemples marquants. René Boileau fut aussi un notaire patriote. Dans sa maison, se sont tenues des assemblées politiques; il était présent à l’assemblée des Six Comtés tenue à Saint-Charles, en octobre 1837. Son étude a été le rendez-vous des membres de la société chambyenne de l’époque : c’est là que nombre de devis de construction ont pris forme, des ventes de terres conclues, des ententes commerciales scellées, des contrats de mariage et des testaments signés. Inhumé à Chambly le 12 novembre 1842, Louis-Michel Viger, Timothée Kimber, Eustache Soupras et Théophile Lemay signaient l’acte de décès. Outre son emplacement significatif au 22, rue Martel, angle Salaberry et Bourgogne, la maison du notaire Boileau, facilement identifiable par son architecture vernaculaire : toit à deux versants orné de lucarnes, et trois cheminées en chicane, ce bâtiment bicentenaire (construction vers 1819) est l’une des images emblématiques du vieux Chambly. Sa disparition serait une perte irréparable. Souhaitons que les autorités responsables mettent tout en œuvre pour la préserver. SHSC Ce texte vous inspire des commentaires? Vous souhaitez émettre une suggestion? Merci de nous écrire.