Est-ce dû aux scrupules du curé de Chambly, Jean-Baptiste Bédard? Était-ce une pratique recommandée par les autorités de l’Église? Est-ce l’inquiétude des mariés? Toujours est-il qu’on renouvelait parfois la cérémonie de mariage pour bien s’assurer que les «liens sacrés du mariage» sont solidement ficelés. Voici deux situations retranscrites des registres de la paroisse Saint-Joseph de Chambly.
Le 11 septembre 1814, en conformité de l’avis et ordre de Mgr l’Évêque de Québec, et vu que le consentement de mariage entre Joseph Garault, fils majeur de Bénoni Garault dit St-Onge et de défunte Angélique Dussault de cette paroisse, d’une part; et Angélique Choquet, domiciliée en cette paroisse, fille majeure de François Choquet et de défunte Louise Bousquet de la paroisse de Saint-Denis, d’autrre part; a été par pure méprise et inattention donné pour la première fois le 20 septembre 1813 à l’église et en présence du curé de Saint-Antoine, au lieu d’être donné à l’église et en présence du curé ou prêtre desservant la paroisse de Saint-Denis, comme la permission en avait été donnée, nous, prêtre soussigné, avons reçu de nouveau leur consentement de mariage à l’église de cette paroisse et en présence de Pierre Demers et d’Alexis Davignon, qui ont déclaré ne savoir signer ainsi que les époux. Jean-Baptiste Bédard, prêtre. Voilà. Vaut mieux Saint-Denis que Saint-Antoine pour se marier. Mais, dans le doute, Saint-Joseph peut arranger tout cela. Le 8 janvier 1816, Michel Benjamin dit St-Aubin, forgeron en cette paroisse, majeur… et Louise Guignarda dit St-Germain, fille majeure, … ayant déjà donné leur consentement de mariage devant un magistrat et dans les États-Unis, désirant le renouveler en face de l’Église catholique… nous avons reçu leur mutuel consentement et leur avons donné la bénédiction nuptiale. Jean-Baptiste Bédard. Vous avez compris comme moi. On doutait de la validité du mariage, si une condition préalable semblait défectueuse. Mais quand le curé catholique de la paroisse arrangeait le tout, le couple pouvait désormais dormir tranquille! Paul-Henri Hudon Illustration: Jean Van Eyck, Les époux Arnolfini, 1434. Ce texte vous inspire des commentaires? Vous souhaitez émettre une suggestion? Merci de nous écrire.