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Le fort Chambly, poste de contrôle

By 10/04/2019May 9th, 2019No Comments

À cette époque où les voyages en colonies anglaises sans permis étaient illégaux, une déclaration royale en date du 22 mai 1724 vient encadrer l’émission de passeports aux voyageurs et préciser la procédure à respecter. Fait intéressant, le roi y mentionne expressément le fort Chambly et lui confère en quelque sorte le rôle officiel de poste de contrôle.

Ainsi, avant le départ, le passeport doit être visé par l’intendant de la ville et enregistré au greffe. De plus, le voyageur doit procéder à la déclaration écrite de la quantité des effets et provisions apportés et la faire vérifier par les juges de la ville, lesquels feront une inspection de l’équipage et en dresseront un procès-verbal.   L’équipage doit passer par le fort Chambly et présenter son passeport, ainsi que la déclaration faite au greffe et le procès-verbal dressé par les juges, au commandant ou, en son absence, à l’officier responsable. Le commandant vérifie le tout et appose son certificat au bas du passeport. La même procédure s’applique au retour.   De plus, au retour, le voyageur doit non seulement présenter le tout, passeport et pièces, mais ausi fournir aux juges de la ville le nom des sujets français rencontrés lors de l’aller, du retour et du séjour à destination.   Un cas concret: le passeport accordé par Charles Lemoine, baron de Longueuil et gouverneur de Montréal, à René Bourassa et ses deux compagnons afin de porter des lettres en Nouvelle-Angleterre.   René Bourassa de Laprairie enregistre son passeport le 27 mars 1729, fait sa déclaration par écrit le 28 et quitte Montréal le 29. François Leber fils et L’ange Lafontaine l’accompagnent.   Le 31 mars, le capitaine de milice de Laprairie inspecte le matériel et le premier avril le commandant de Chambly, Péan de Livaudière, exerce son contrôle, tel que prescrit par le roi. Il en sera ainsi au retour de l’équipage le 7 mai suivant. Le trajet du fort Chambly à Orange aura donc duré 37 jours.   Les trois membres de l’équipage déclarent avoir vu à Orange un français qui y aurait conduit Mlle Rolings, l’automne précédent. (Mlle Rolings, une anglaise, s’était enfuie à Orange avec l’aide d’Étienne Laporte). Et Vive le roi!   Jean Joly Ce texte vous inspire des commentaires? Vous souhaitez émettre une suggestion? Merci de nous écrire.