Le terrassement autour de l’historique fort de Chambly avait été malmené lors des crues prolongées de 2010. Vous vous rappelez ces inondations catastrophiques qui avaient gardé les gens du Haut-Richelieu les pieds dans l’eau pendant plusieurs semaines? Le fort de Chambly avait aussi déploré un effritement du sol le long de sa courtine nord. Devait-on craindre un écroulement des murs. Non! Y é faite fort, le fort! Mais les eaux avaient soulevé des poutres de bois, permettant à la pierraille, au cailloutage de s’écrouler dans le bassin. L’affaissement de la terrasse qui ceinture le fort était manifeste. Le plancher penchait vers le pôle nord. Il fallait avoir une jambe plus longue que l’autre, comme les vaches suisses, pour ne pas verser. Bref, on avait interdit la circulation sur cette face.
Eh bien, bonne nouvelle, une équipe de terrassiers est à l’oeuvre depuis quelques semaines pour empierrer le sentier, pour renchausser les bases du fort. On pourra bientôt déambuler aplomb sur le nouveau pavage entre la courtine vermoulue et les eaux fuyantes du bassin, sans rouler dans le courant. Cette face nord de notre forteresse offre un magnifique point de vue. Les pêcheurs aiment taquiner parfois le fretin qui nage trop près. On pouvait descendre et tendre un orteil au flux de l’eau. Et c’est là aussi qu’on aurait entrevu, un matin de rêve brumeux, sur le bord de l’eau, une vaporeuse dame blanche qui surgit des ondes puis s’évanouit dans la nuée? Une sirène, quoi! Mais ça, c’est une autre histoire fumeuse. Vous remarquerez entre les deux photos (cliquer pour les agrandir) que le déambulatoire du côté boréal n’existe que depuis la restauration de 1983. Paul-Henri Hudon Les photos d’avant et d’après 1983 proviennent des archives de la Société d’histoire, fonds 160 de Monsieur Yves-Bordeleau,… au nom prédestiné!