L’archéologue Maggy Bernier a eu l’amabilité de faire connaître au président de la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly le rapport, que dis-je, la volumineuse étude des recherches réalisées sur le site du fort Sainte-Thérèse. L’ouvrage est intitulé: Approvisionner une armée et commander un portage, Vestiges du fort Sainte-Thérèse, et est publié par Parcs Canada.
Nous recevions ce premier mars 2012 deux exemplaires totalisant près de 300 pages dans lesquels les amoureux de l’histoire découvriront les résultats des interventions archéologiques qui se sont tenues de 2007 à 2011. La fouille minutieuse des sols, en passant par des excavations mécaniques… ces travaux ont permis de colliger des informations nombreuses et pertinentes sur les forts construits à Saint-Thérèse en 1665, 1747 et 1760, peut-on y lire à la page 11. C’est une publication de haute tenue, fort bien illustrée, comprenant huit annexes ou rapports d’analyses, tels que les essences de bois, la nature des pierres déterrées, et autres informations ultra savantes. Pas moins de 135 figures, cartes, photographies, plans expliquent avec précision la nature des interventions faites sur le terrain. Le lecteur sera impressionné par la qualité scientifique très pointue de nos experts en archéologie. Chapeau, messieurs, dames…! Précisons que le site de ce fort antique, érigé en 1665, la même année que le fort de bois de Chambly, était resté inconnu. Une étude historique de Réal Fortin (2003) et une photographie aérienne datant de 1938 avaient permis de localiser ce fort sur la rive gauche du Richelieu entre Saint-Jean et Chambly, face à la pointe nord de l’île Sainte-Marie; légèrement au sud de la digue de contrôle appelée barrage Fryer, sur un terrain appartenant à Parcs Canada. Encouragée par la municipalité de Carignan et son maire, Jean-Guy Legendre, par la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly et son président Paul-Henri Hudon, par l’association des Amis du fort Sainte-Thérèse devenue la Corporation historique du fort Sainte-Thérèse (2009), sous l’initiative de Jean-Marie Balard, l’entreprise de fouilles des lieux fut menée rondement par une équipe d’archéologues, sous la direction de Pierre Cloutier et de Maggy Bernier. Inutile d’insister sur l’importance historique de ce lieu et de son fort. C’est une pièce très importante de notre patrimoine national. Tout le Québec devrait connaître et s’investir dans ces mises à jour de nos artefacts historiques. Nos gouvernements, les municipalités régionales et locales ne peuvent ignorer ce trésor de la Nouvelle-France. Parmi le chapelet de forts français éparpillés sur toute l’Amérique, ce fut un des postes de ravitaillement militaire, témoin des guerres anglo-françaises coloniales. Maintenant qu’il est localisé, il reste à le mettre en valeur. Ouh ! ouh ! mesdames, messieurs les élus régionaux! Notre histoire, notre passé resteront-ils votre dernière préoccupation? Avez-vous déjà oublié que le site du moulin à vent de Jacques de Chambly (récemment localisé) exige lui aussi d’être mis en valeur? Les membres de la Société d’histoire pourront consulter cette impressionnante étude, qui est déposée à la bibliothèque de la Société d’histoire. Rédaction: Paul-Henri Hudon