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Les barrages sur le Richelieu durement éprouvés

By 10/04/2019May 9th, 2019No Comments

Le barrage hydroélectrique, érigé à Chambly entre 1896 et 1899 à travers la rivière Richelieu, s’était complètement rompu en novembre 1902. À la même date, la compagnie propriétaire s’employait à ériger un deuxième barrage en amont du premier. Mais ce second barrage ne sera jamais opérant, ni se sera terminé. Il sera lui aussi endommagé et emporté par le fort courant d’eau du Richelieu. On en voit encore les vestiges près du pont de l’autoroute 10.

Donc, après seulement trois ans d’usage, le barrage tout neuf de la Montreal Light Heat and Power est lézardé, cassé, bousculé et charrié dans le le lit de la rivière. Heureusement sans accident mortel. Montréal et Chambly se trouvent soudainement privés d’électricité. Il ne s’agissait pas d’une débâcle de glace, mais simplement d’un bris causé par la poussée de l’eau. Heureusement il a suffi de deux mois pour mettre en place une digue temporaire. Par contre, deux ans plus tard, soit le 1er avril 1904, une débâcle énorme, qui avait emporté les deux ponts, celui du chemin de fer et celui des voitures, n’avait pas endommagé la nouvelle structure. Elle a résisté. Voyons ce qu’en dit la presse de l’époque: «Dimanche, tôt le matin, le 30 novembre 1902, l’eau emporte deux cents pieds du barrage électrique de Chambly. On reconstruit aussitôt. Trois cents hommes sont  affectés aux réparations. Deux villages sont privés de lumière et d’eau.» (La Patrie, 1er décembre 1902). «La compagnie Montreal Light, Heat and Power est à construire d’immenses usines à deux milles plus haut que l’endroit où est survenu l’accident. Plus de quatre cents hommes travaillent à cette construction.» (La Presse, 1er  décembre 1902). «L’écluse (sic) de Chambly réparée par H. L. Cooper, réparation provisoire, sera terminée d’ici trois jours. La reconstruction permanente ne commencera qu’au printemps.» (Le Canada Français, 24 janvier 1903). «Le barrage de Chambly est rétabli depuis vendredi dernier (25 septembre 1903). Une force de 3 000 chevaux est fournie à la Montreal Street Railway par la Montreal Light Heat and Power.» (Le Canada, le lundi.28 septembre 1903). «La digue de Chambly. Neuf des dirigeants de la Montreal Power se sont rendus à Chambly». Ils sont allés faire l’inspection des travaux qui sont actuellement en cours à Chambly. M. Rodolphe Forget a déclaré que «les travaux de construction de la nouvelle digue avancent d’une manière satisfaisante et que vers le mois de novembre (1903), la compagnie aura tout le pouvoir nécessaire à ses usines. Au-delà de 700 ouvriers sont actuellement employés à ces travaux. Aussitôt que ces travaux seront terminés, on remplacera le barrage temporaire érigé à la suite de l’accident de l’automne dernier par une digue permanente, et alors la compagnie se trouvera à avoir deux sources complètes de pouvoir dans la rivière Chambly.» (La Patrie, 16 juin 1903). Mais, entre temps, il semble que les travaux de la deuxième centrale, celle de Sainte-Thérèse, aient été abandonnés en 1903. Les journaux sont peu bavards sur cet échec de la deuxième centrale. Les cinq masses sombres qu’on voit au bas de la photo sont bel et bien des ouvriers qui inspectent la structure. Ils nous donnent une idée des proportions de la catastrophe du 30 novembre 1902. Paul-Henri Hudon Illustration: Archives de la SHSC.Informations supplémentaires: Armand Auclaire, La catastrophe du vendredi-saint, dans Les Cahiers de la seigneurie, juin 1979, pages 11 à 15.   Ce texte vous inspire des commentaires? Vous souhaitez émettre une suggestion? Merci de nous écrire.