Monseigneur de Boston me donne tous les pouvoirs pour son diocèse. Je ne sais jusqu’où il s’étend, ni si le lac Champlain en fait partie ou non. J’aimerais en connaître les limites au cas où on m’appellerait pour quelques malades ou quelque autre chose. On est le 5 mai 1818, le curé de Chambly, Pierre-Marie Mignault, informe son supérieur de la mission qui lui échoit. À l’automne 1819, il fait un court rapport de sa visite chez les catholiques du lac Champlain. Voici la suite de sa lettre.
Depuis mon retour du lac Champlain, les malades et les autres occupations ne m’ont point permis d’écrire à Votre Grandeur. Je profite aujourd’hui d’un moment de loisir pour m’acquitter de ce devoir. J’ai visité la partie nord du lac jusqu’à Plattsburgh, autrement Saranac (Lake). J’y ai trouvé des catholiques en grand nombre. J’y ai baptisé 82 enfants. Je n’ai fait seulement que passer. Je n’avais personne pour tenir mon poste. M. Chauvin n’a eu ni la charité, ni la politesse de venir ici, comme il en avait été prié. M. Clément était chargé de Sainte-Anne, ainsi il m’a fallu revenir pour le dimanche. A présent, Monseigneur, il me reste à visiter le sud jusqu’à Vergennes, c’est-à-dire il me faut au moins quinze jours. Et qui me remplacera pendant ce temps-là? Si je fais ce voyage, il faut nécessairement un prêtre ici pendant mon absence; on me demande fortement de ce côté là; cependant je ne puis absolument me résoudre de partir sans auparavant voir le poste rempli. J’espère que la Providence vous en fournira les moyens. Il est inutile d’entreprendre une mission et de ne faire que passer; il faut être sur les lieux, voir les personnes, répondre à leurs questions; et, pour tout cela, il faut du temps. Je vais, Monseigneur, attendre vos ordres et le secours que Votre Grandeur jugera à propos de m’envoyer. Comme la saison avance, il n’y a pas de temps à perdre. Je finirai ma mission à Burlington, et, de là, j’aurai l’honneur de communiquer avec Monseigneur de Boston dans le diocèse duquel je me trouverai alors, car tout le sud du lac lui appartient. Les fièvres nous enlèvent tous les jours quelques personnes; des jeunes gens surtout sont les moins épargnés. J’ai l’honneur d’être votre dévoué et obéissant serviteur, Pierre-Marie Mignault. Paul-Henri Hudon Source: ADSJQ, 1A-48 Lettre du curé Mignault à son évêque, 5 mai 1818. 1A-R9; lettre du curé Mignault à Monseigneur Panet, 5 octobre 1819. Ce texte vous inspire des commentaires? Vous souhaitez émettre une suggestion? Merci de nous écrire.