Ah! Ces cartes postales d’un autre âge! Celle-ci, datant des années vingt, respire un p’tit air fleuri, fruité, parfumé, doucereux. Tout est dodu et joufflu. Tout le bonheur du monde est là, dans le pré. Le temps est magique, suspendu, en attente d’un je ne sais quoi. Qu’y a-t-il dans l’gros zoeuf? L’oiseau et l’enveloppe se laissent questionner. Que font-ils là dans le sentier? Quel est le message? Il fallait bien, en fond de scène, un village calé dans la vallée, avec un clocher! Bien sûr, y a pas de Pâques sans cloches! Où va le poupon baby’s own avec sa charge bouclée sur le dos? Chez sa mère grand, tirer la bobinette?
Ce n’est pas seulement l’oeuf démesuré, aussi rouge que lourd, mais l’angelot courbé (Avez-vous remarqué les ailes discrètes aux omoplates?), le costume matelot, culotte de soie, bas court, qui nous questionne. Est-ce un blondinet frisé? À moins qu’il ne s’agisse d’une blonde décolorée, empruntée d’un ancien catalogue Eaton. Les anges ont-ils un sexe? Or, l’oeuf n’est pas un noeuf. En y regardant de plus près, c’est une boule de fleurs. Parce que Pâques, c’est forcément fleuri. C’est forcément rural. Absolument angélique. Avec l’oiseau printannier (Une colombe aurait été parfaite pour la symbolique du message). Et tout ça au pluriel. Alors, joyeuses Pâques fleuries. Paul-Henri Hudon L’illustration provient des archives de la SHSC, collection 087, Lottie Magaveny Ce texte vous inspire des commentaires? Vous souhaitez émettre une suggestion? Merci de nous écrire.