Aujourd’hui que le communisme est pratiquement disparu comme pouvoir politique, que dirait M. Duplessis, lui qui avait surfé sur cette vague menaçante?
Voici une annonce électorale de l’année 1956, ou le premier ministre du temps, l’honorable Maurice Duplessis vantait les mérites de son gouvernement d’avoir adopté des lois bienfaisantes pour les cultivateurs de sa Province. Par la même, il dénonçait une sorte de préférence des libéraux pour les communistes d’Europe et d’Asie, au détriment des agriculteurs québécois. Qui ne se souvient de ces campagnes populaires, électrisantes, surchauffées? De celle en particulier où le premier ministre dénonçait l’achat par le Canada “d’oeufs communistes” provenant de la Pologne. On est à l’époque où l’Église du silence derrière le rideau de fer est baillonnée par les États communistes de l’Europe de l’Est. Les journaux catholiques de la Province de Québec, déplorent abondamment l’emprisonnement des cardinaux polonais Stefan Wyszynski, et hongrois Jozsef Mindszenty, emprisonnés par les régimes de ces pays. Il était de bon ton alors de se prémunir contre le communisme, de le dénoncer partout où il se cachait. à tort ou à raison. Toute campagne qui associait l’adversaire au malfaisant communiste tombait dans des oreilles sympathiques. Le maccartisme aux États-Unis était alors florissant. L’ennemi, que dis-je, le diable c’était le communisme. C’est aussi l’époque des célèbres prédicateurs médiatiques: le père Ambroise Lafortune, apôtre du scoutisme, et le père Marcel-Marie Desmarais (La clinique du coeur). Vous vous souvenez? Ce dernier dans des causeries très écoutées à la radio, parlait de L’amour à l’âge atomique. Bref, c’est l’époque, nouvelle ère, où on utilise à fond la diffusion massive par les médias radiophoniques et par les journaux. Paul-Henri Hudon Source: Le Richelieu, 29 mars 1956 Ce texte vous inspire des commentaires? Vous souhaitez émettre une suggestion? Merci de nous écrire.