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Prévenir les corruptions municipales

By 10/04/2019May 9th, 2019No Comments

Il faut parfois admirer la prudence de nos ancêtres dans la gestion des bien publics. Ainsi, pour s’assurer de la probité de tous ceux qui percevaient de l’argent, ou qui autorisaient les dépenses, c’est-à-dire les secrétaires et trésoriers municipaux, on exigeait le dépôt d’une solide garantie, une caution. Ce dépôt d’une somme importante aidait à se tenir droit. Le truc est simple. Il pourrait s’appliquer aujourd’hui.

«Le notaire Joseph-Théophile-Amédée Robert est nommé secrétaire-trésorier du Conseil municipal de la paroisse de Chambly en 1873. Le maire Godefroi Larocque se porte caution pour lui. À cette époque, le bureau du conseil municipal de la Corporation de la paroisse Saint-Joseph de Chambly était, en la demeure du notaire Amédée Robert, au Bassin, où le Conseil tient ses sessions.   Joseph Trudeau, fils, a été nommé secrétaire-trésorier du Conseil municipal de la paroisse Saint-Joseph en 1886. Joseph Trudeau, père, approuve cette nomination et le cautionne pour une somme de 450$, par une hypothèque sur la terre no 185 qui contient trois arpents de front par soixante-deux de profondeur, bornée en front à la Petite Rivière de Montréal, au bout au terrain de Englefield, des deux côtés au terrain de Albert Quintin. A comparu Jean-Chrysostôme Brosseau, maire du Conseil de la paroisse, qui accepte ce cautionnement.»   N’est-ce pas que cette initiative honore ses auteurs? Mais l’historien, lui, doit questionner cette affaire. Pourquoi apparaît tout à coup cette sage exigence? Or, le chercheur apprend qu’à la municipalité de Chambly-Canton, il y avait eu des concussions dans les années précédentes.   Joseph Courtemanche, marchand, sera secrétaire trésorier du conseil municipal du Village du Canton depuis 1873 jusqu’en 1884. «Cette dernière année, il reconnait devoir à la municipalité du Canton 1 150$; pour des sommes d’argent qu’il aurait perçues en sa qualité de secrétaire-trésorier. Pour éviter des embarras et les procès, le maire Samuel-Thomas Willett et Courtemanche en sont venus à cette entente: Courtemanche remettra à Willett son coffre-fort d’une valeur de 150$ et le reste dû sera payé en six versements égaux de 150$.»   Joseph Courtemanche, marié à Lucy Ann Scott, était aussi boatman de profession. Il fera baptiser ses quatre enfants, William, Lina, Maude, Ada à l’église méthodiste de Chambly, le 5 septembre 1885.   Toutes ces informations ont été puisées aux sources suivantes: Notaire Scheffer, 4 mars 1872; 7 juin 1872, 17 novembre 1879, 3 février 1882, 25 juin 1888. Notaire Joseph-Théophile Amédée Robert, no 1383, 14 juillet 1884, 2 juin 1886. Bureau de la publicité des droits, no 18 465, Vol B-42, page 924, le 21 juillet 1884, et no 19759, Vol B-45, page 681, 9 décembre 1886.   Paul-Henri Hudon   La photographie présente le maire Godefroi Larocque. Archives de la SHSC, Fonds Denis-Léveillé.     Ce texte vous inspire des commentaires? Vous souhaitez émettre une suggestion? Merci de nous écrire.