Le journaux du temps invitaient à favoriser les bonnes lectures, à encourager le bon parler français, à fredonner la bonne chanson. Il est vrai que Théodore Botrel avait propagé au Québec cette idée de la chanson dite bonne, substituée à la chanson libertine ou aux airs de cabarets. Vingt-cinq ans plus tard, l’abbé Charles-Émile Gadbois éditera et diffusera, particulièrement dans les écoles, les albums de La Bonne Chanson. Vous vous rappelez de l’air: Auprès de ma blonde qu’il fait bon dormir. Hein? Eh bien, on a proposé plutôt les mots: Au fond des campagnes qu’il fait bon rester! Mais passons! Dans les deux cas, on restait dans les limites très catholiques de la bonne décence. Tout comme ces créatures élégamment enveloppées qui annoncent des tailleurs très modestes, dernière mode.
Donc que se passe-t-il en 1912 à Chambly. Eh bien, on a assisté à un concours de tir au pigeon au mois d’août. Eh oui! «Un magnifique concours de tir a eu lieu à Chambly-Bassin. Ce tir avait été organisé par M. Candide Larrivé; et les tireurs des environs ont eu l’avantage de prouver leur habileté devant environ 400 spectateurs. Deux coupes magnifiques étaient offertes par MM Candide Larrivé, William Bell et leurs amis, comme premier prix et second prix; et des bourses formées avec les entrées des tireurs ont été distribuées aux autres vainqueurs: Tir sur 50 pigeons: J. H. Rainville, membre du parlement 45 Henri Leclair 42 Candide Larrivé 39 Georges Bell 39 Charles Fournier 39 C. Bachand 37 F. Dubuc 35 Allen Ward 33 Thomas Roberge 32 Oscar Lamarre 29 A. Ménard 29 Jos. Vincent 28» Joseph-Hormidas Rainville avait été élu député aux Communes en 1911. Candide Larrivé, qui tient auberge au coin des rues Martel et Saint-Pierre, sera aussi éclusier. William Bell (1867-1922) est éclusier au canal de Chambly. Rédaction: Paul-Henri Hudon L’illustration est extraite de La Patrie, 5 janvier 1912.Le texte est tiré du Courrier de Saint-Hyacinthe, 31 août 1912.