En 1795, le seigneur Jean-Baptiste-Melchior Hertel de Rouville érigeait un moulin «faisant de blé farine» sur les rives du Richelieu en face du 2536, chemin des Patriotes actuel. Il y a 221 ans. Un moulin de 45 pieds de longueur par 32 de profondeur, devant faire mouvoir quatre moulanges. En partie posé sur le lit de la rivière, «soutenu par un solage en pierre et mortier de 7 pieds de haut, et de 6 pieds d’épaisseur par le bas». Quelque chose de respectable, quoi!
En 2016, le dimanche 11 septembre, plus d’une vingtaine de passionné(e)s se rassemblait au bas des écores escarpés du Richelieu pour assister à un évènement rare sur nos rives. Repérer, baliser, mesurer, photographier sous l’eau les fondations de bois et de pierre du moulin Rouville. Plus précisément, comme écrit monsieur Cornellier, «de valider le plan, déjà dressé par son initiative, qui illustre le site du premier moulin à farine aux rapides Sainte-Thérèse». Il s’agissait de bien localiser par des piquets, d’évaluer les dimensions des pièces (elles semblent monumentales!), de préciser leur orientation, les points d’angles, les mortaises, les amenées d’eau, etc. Qui sait ce que le rapport des plongeurs nous révèlera de nouveau! Nous devons cette entreprise au zèle et à la persévérance de Rénald Cornellier, de Réal Loiselle et de Julien Authier. Tous des propriétaires de la Ville de Richelieu qui habitent tout près de ces ruines. Elles sont même sur des terrains familiaux. Ces ruines, c’est un peu à eux. Le député fédéral, Matthew Dubé, a contribué par une aide. M. Cornellier a embauché les plongeurs-photographes sous-marins. Le Journal de Chambly avait dépêché un journaliste, Xavier Demers. Trois conseillers municipaux de Richelieu étaient sur place: Odette Renaud, Jo-Ann Quérel et Claude Gauthier. Bref une bande de mordus. Plus encore, à moins d’un kilomètre en aval de ce moulin, une autre minoterie plus imposante (51 pieds de long sur 37 de large), datant de 1814, a laissé des traces au sol, Des fondations bien visibles et, dans la rivière, les restes de l’amenée d’eau (le bief). Encore là, il y aura des découvertes archéologiques intéressantes dans le futur. Nous y reviendrons. Cette journée restera notre 11 septembre à nous, les amants de l’histoire régionale. Une date inscrite dans nos annales. La connaissance de notre passé a progressé ce jour-là. Paul-Henri Hudon Illustrations (cliquer pour agrandir): Lise Rouillier (les plongeurs) et Pierre Turcotte (le groupe). Nous voyons sur l’une des photos, Pierre Turcotte (dossard jaune) de la Société d’histoire et les plongeurs du collège militaire de Saint-Jean, dont monsieur Mignault, en train de chercher des artefacts. Sur l’autre photo, les piquets-repères dans le Richelieu et le groupe d’une vingtaine d’observateurs sur la rive droite (est), qui ont réussi à descendre à travers les broussailles. Ce texte vous inspire des commentaires? Vous souhaitez émettre une suggestion? Merci de nous écrire.