Dans Le Petit Parisien du mardi 9 janvier 1877, on mentionne, à la page 2, la présence d’Emma Albani au Théâtre-Italien. Le critique Charles de Horion a visiblement été conquis par la diva de Chambly. Voici ce qu’il écrit.
«Après avoir parcouru les principales villes de l’étranger, où elle a acquis la célébrité, Emma Albani est venue demander aux Parisiens la consécration de sa renommée. Grande, belle femme, d’une physionomie agréable et expressive, sans être pourtant jolie, la diva, accueillie d’abord avec une certaine réserve et peut-être même avec un peu de méfiance, n’a pas tardé de soulever les applaudissements de la salle entière. Elle nous avait quittés, il y a quatre ans, alors qu’elle ne donnait encore que des espérances. Nous la revoyons aujourd’hui avec un talent de premier ordre. Sa voix, très étendue, sans beaucoup d’ampleur, est d’un timbre d’une richesse incroyable. La chanteuse conduit avec sûreté ce magnifique organe, d’une pureté cristalline et d’une égalité parfaite, qui charme l’oreille, et défie toutes les difficultés vocales. Et puis quel style, quelle sensibilité, quel art exquis, quel sentiment des nuances, quelle artiste consommée enfin! L’Albani a été couverte de fleurs, fêtée et choyée comme elle le méritait, par un public enthousiaste. Son étoile brille désormais d’un vif éclat dans le firmament artistique, et tout Paris voudra entendre la charmante diva.» Ce texte vous inspire des commentaires? Vous souhaitez émettre une suggestion? Merci de nous écrire.