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Boulevard de Périgny | Ville de Chambly

By 10/04/2019May 9th, 2019No Comments

Le boulevard De Périgny, l’une des principales artères de Chambly (route 112), doit son nom à un des commandants du fort de Chambly: Paul d’Ailleboust de Périgny, né à Montréal en 1661. Dans la vingtaine, ce jeune militaire investit dans le commerce des fourrures.

Il reçoit le commandement du fort en 1703. La France est alors en guerre contre l’Angleterre et on craint  une invasion par la voie du Richelieu. À quelques reprises Périgny accueille d’importants détachements de militaires et d’Amérindiens qui ont reçu la mission d’attaquer des postes de la Nouvelle-Angleterre. Certains prisonniers ramenés par les Amérindiens racontent leur passage au fort avec soulagement. L’un d’eux, Parson Williams, écrit : «Nous sommes arrivés vers minuit à Chambly, petit village protégé par une garnison et un fort français. (…) Les habitants et officiers se sont montrés très obligeants durant le peu de temps que je suis demeuré à cet endroit.» En 1709, Périgny demande au gouverneur d’être relevé. Tout porte à croire qu’il a été remplacé par Raymond Blaise des Bergères en septembre. On se proposait d’ailleurs d’abandonner le poste de Chambly. Les autorités se raviseront et décideront, la même année, d’entreprendre l’érection du fort de pierre qui subsiste encore. C’est en tant que capitaine que d’Ailleboust de Périgny revient commander à Chambly dans le nouveau fort de pierre, vraisemblablement en 1715. Son principal souci est de surveiller les contrebandiers qui empruntent la rivière Richelieu pour troquer leurs fourrures avec les habitants de la Nouvelle-York. Les marchands montréalais, voulant s’éviter de payer les taxes imposées par la France, usent de ruse pour éviter une saisie à Chambly. Les fourrures sont amenées par voie terrestre jusqu’aux vestiges du fort Sainte-Thérèse, où elles sont camouflées. Les Iroquois de Kahnawake en sont informés. Aussitôt, ils se présentent à Chambly avec des canots presque vides. Après vérification par la garnison, ils poursuivent leur route et s’arrêtent à Sainte-Thérèse pour y charger les ballots. Évidemment cette fourberie finira par être découverte. Avant de quitter son poste, en 1719, le commandant Périgny est informé de déplacements suspects qui se trament à Sainte-Thérèse. Aussitôt un détachement se rend sur les lieux pour y découvrir et saisir plusieurs ballots. Paul d’Ailleboust de Périgny aura donc commandé à Chambly pendant environ une dizaine d’années. Il décède à Montréal, en 1746, à l’âge de 85 ans. Réal Fortin