Le conseil municipal du village de Chambly-Bassin paraît, en 1915-1918, avoir une sollicitude particulière pour la guerre qui se déroule sur le sol français. Serait-ce dû à l’intérêt, à la sensibilité du nouveau maire de l’époque, l’homme d’affaires et banquier, Guillaume-Narcisse Ducharme?
En février 1915, «il a été proposé par le conseiller Pépin que le conseil soit autorisé à payer 150 piastres pour l’entretien d’un lit à l’hôpital Canadien à Paris». Il s’agit de l’échevin Georges Pépin (1857-1931), ex-maire, marchand de bois et de charbon. Le geste est digne de mention, tant pour la valeur du don, que pour la singularité du geste. Peu de petites municipalités ont souscrit à cette oeuvre de bienfaisance collective. En réalité «sur 1200 municipalités québécoises, seulement 279 lits purent être financés». On connait entre autres Tadoussac et Baie-du-Fèvre. Quant à cet hôpital, la Maison de santé du Dr Bonnet, appelé Hôpital auxiliaire 49, il était situé au 7, rue de la Chaise, à Paris, Le journal La Presse s’était fait l’ardent promoteur de ce secours de guerre. Malgré tous les efforts promotionnels, l’affaire fit long feu. En janvier 1916, l’établissement canadien devenait l’Hôpital de l’Écosse. Le 4 novembre 1918, le conseil municipal du Bassin de Chambly y allait encore de ses recommandations: «Il approuve le Comité de l’Emprunt de la Victoire et il encourage ses administrés à souscrire aux obligations de l’Emprunt de la Victoire». C’était le 4 novembre. Une semaine plus tard, l’armistice était signée. Même la guerre terminée, le conseil municipal adressait, en décembre 1918, des requêtes aux décideurs politiques. Il se préoccupe de la réintégration des vétérans: «Attendu que la fin de la guerre impose au gouvernement du Dominion l’obligation de continuer les travaux nécessaires pour l’avancement du pays, et que la construction d’un pont entre la ville de Montréal et la rive sud, tel que projeté, devrait être construit sans délai, afin de fournir du travail aux ouvriers, une lettre sera envoyée (à ce sujet) à M. Carvell, ministre des Travaux publics, à M. Ballantyne et à M. Joseph Archambault, député du comté.» (Résolution de la séance du 16 décembre 1918). Le pont Jacques-Cartier attendra quand même quelques années, comme on sait! Paul-Henri Hudon Illustrations et références: Dans Bulletin d’histoire politique, vol 17, no 2,hiver 2009, Le Québec et la Première Guerre mondiale, le texte de Michel Litalien: Un projet trop ambitieux? L’Hôpital “La Presse” ou l’échec d’une aide à la France, 1914-1915, pages 79 et 83.Archives de la SHSC. boite B-4-2. Dossiers Règlements municipaux. Ce texte vous inspire des commentaires? Vous souhaitez émettre une suggestion? Merci de nous écrire.