Skip to main content

Encore une explosion à Beloeil (1917)

By 10/04/2019May 9th, 2019No Comments

Il est brulé jusqu’à l’os, mais ne sent pas de douleurs! Comment est-ce possible? Tel est l’étrange constat porté par les médecins sur ce malheureux estropié, victime d’une explosion. Y a de quoi douter tout de même! Lisons ce qu’en dit La Presse.

«Fatale explosion de nitroglycérine à Beloeil. Un pénible accident qui met la vie d’un homme en danger est arrivé à la Canadian Explosives Co de Beloeil. Un des employés, M. Desmarais de Beloeil Station, âgé de 28 ans, a été grièvement brulé à la tête au aux mains par l’ébullition d’une composition chimique destinée à la fabrication des obus et dans laquelle entre une forte partie de nitroglycérine.   Il surveillait la bouilloire et, en voulant y jeter du cuivre pour amener la clarification, le couvercle sauta et une partie du liquide bouillant se répandit sur le malheureux. Il fut immédiatement amené à l’Hôpital Général. Ses souffrances ne semblaient pas l’affecter ce matin, car, disent les médecins, ce n’est qu’après une dizaine d’heures que des brulures semblables causent des douleurs atroces. Les chairs sont brulés jusqu’à l’os.»   L’histoire évolue tout de même. Constatons-le. Autrefois, la responsabilité des accidents industriels relevait des travailleurs eux-mêmes. Le malheureux blessé ne devait blâmer que sa négligence et son imprudence. Pas d’assurances-accidents à l’époque. Pas de Commission de santé et de sécurité au travail. Seules des sociétés de secours mutuels pouvaient très modestement dédommager la victime ou sa famille par une aide opportune. Depuis ce temps, des Michel Chartrand sont passé par là. Des défenseurs des victimes du travail ont contribué à imposer des normes de sécurité dans les entreprises. Est-ce que, dans ce cas-ci, des mesures toutes simples, comme un masque, des gants et une distance respectable entre la bouilloire et le travailleur, n’auraient pas empêché cet horrible gâchis. Notre site web-histo avait publié en octobre 2013 un article intitulé Explosion à Beloeil, rapportant des incidents mortels en septembre 1889, en janvier 1903, en avril 1912, le 6 juillet 1915 et le 13 mai 1920 dans la même entreprise. Faudra ajouter à cette pitoyable liste la date du 28 juin 1917. Paul-Henri Hudon Source: La Presse, 28 juin 1917 Ce texte vous inspire des commentaires? Vous souhaitez émettre une suggestion? Merci de nous écrire.