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Fort Chambly – Biographie des commandants

By 10/04/2019May 9th, 2019No Comments

Frontenac, le gouverneur de la Nouvelle-France, de 1672 à 1682 et de 1689 à 1698, un militaire expérimenté, sait bien l’importance stratégique du fort Chambly. Il le décrit ainsi: “C’est une clef du pays et les ennemis sont presque tous les jours au pied de ses palissades, de sorte qu’il faut être alerte.”[4] Comme le fort Chambly est le plus stratégique des forts, il attire les commandants les plus expérimentés et les plus connus.

Les hommes qui suivent Jacques de Chambly dans le poste de commandant n’ont pas tous progressé aussi rapidement que lui dans leur carrière militaire, mais chacun a sa place dans l’histoire du fort. Au début, la plupart des commandants sont français, mais après quelques années, le fort aurait quelques commandants nés en Nouvelle-France. Ceux-là ne sont pas élévés dans le même façon, mais ils conservent les mêmes valeurs et désirent le plein succés de leur colonie. Voici des notes biographiques des 23 commandants du fort Chambly pendant le Régime français. 1665-1668Jacques de Chambly, né à Laon, France, du mariage de Philippe de Chambly et Louise de Laulne, descend d’une ancienne et illustre famille appauvrie par les guerres. Après avoir servi en Hongrie comme commandant d’un régiment du maréchal d’Estrades, Chambly arrive en Nouvelle-France le 19 juin 1665 comme capitaine d’une compagnie du régiment de Carignan-Salières. Il dirige la construction du fort Saint-Louis au pied des rapides sur le bassin de la rivière Richelieu. Il en est le premier commandant et le demeure jusqu’en 1668, participant à toutes les expéditions de Prouville de Tracy contre les cantons iroquois. L’année suivante, il reçoit du roi une gratification de 400 écus. En 1668, son contrat terminé, le régiment de Carignan-Salières est démobilisé et Chambly rentre en France.[5] 1668-1670Louis Petit est né à Belzane, diocèse de Rouen en 1629, fils d’Adrien Petit et de Catherine Dufloc. Il embrasse très jeune la carrière militaire. Il est capitaine dans le régiment de Carignan-Salières et arrive à Québec le 19 juin 1665 en même temps que Jacques de Chambly. Petit travaille à la construction du fort Richelieu, près de Sorel et participe aux attaques de 1666 contre les Iroquois, au cours desquelles il est blessé au bras.[6] Apparemment il devient le 2ième commandant du fort succédant à Jacques de Chambly de 1668 à 1670. Pendant ce temps, il fait ses études et est ordonné prêtre en décembre 1670. De 1670 à 1676, il est aumônier du fort Richelieu, (Sorel) desservant aussi Saint-Ours et Contrecoeur. Petit est nommé vicaire général de l’Acadie en 1676. Il fixe sa résidence à Port-Royal, chef-lieu administratif et entrepôt général des pelleteries. Promoteur de l’instruction, il y fonde une école pour les garçons puis, plus tard en 1686, une autre pour les filles. Le 19 mai 1690, William Phips s’empare de Port-Royal et emmène l’abbé Petit en captivité à Boston. Le même automne, il est échangé et retourne à Québec puis à Port-Royal pour y rebâtir l’église et le presbytère. En 1693, il se retire au séminaire de Québec où il meurt en 1709.[7] 1670-1673Jacques de Chambly revient en Nouvelle-France comme 3ième commandant au fort Chambly. C’est évident qu’il est un très compétent officier puisque l’intendant Jean Talon le rappelle; il est capitaine d’une compagnie de la Marine. Il commence l’établissement d’une colonie agricole autour du fort où il demeure et reçoit trois des chevaux que Talon fait venir de France. En 1672, il obtient à la concession d’une seigneurie, de trois lieues de front par une de profondeur de chaque côté de la rivière, près du fort. Plusieurs de ses soldats démontrent leur confiance dans leur capitaine en y àtablissant leur résidence même s’ils sont tenus au service militaire comme miliciens si nécessaire. En 1672, Chambly se fiance à Marie-Françoise de Thavenet.[8] L’autorisation du mariage n’est pas donnée car le mariage libére les officiers du service et les autorités ont des projets pour lui. Le mariage n’a donc pas lieu. Les promotions rapides suivront pour Chambly. Désigné commandant militaire de la région sud entre Rivière-du-Loup (Châteauguay) et Montréal, il est nommé, en mai 1673, gouverneur de l’Acadie, succédant à Hector Andigné de Grandfontaine, un autre ancien capitaine du régiment de Carignan-Salières. Pendant son mandat en Acadie, en 1674, il est blessé et capturé par les corsaires hollandais sous le commandement de Jurriaen Aernoutsz et Rhoades, et emmené à Boston. Frontenac paye la rançon mais il est libéré seulement en 1675. Il retourne en France. De nouveau, en mai 1676, il reçoit un nouveau mandat pour l’Acadie. Il avait formé des projets de colonisation auxquels s’intéressait Colbert qui promettait 4000 livres pour le passage de 30 soldats et de 100 habitants. Avant qu’il puisse partir pour l’Acadie, il est nommé commandant militaire aux Antilles, poste devenant effectif le 3 septembre 1677. Il est remplacé en Acadie par Pierre de Joybert de Soulanges et de Marson, qui était emprisonné et rançonné avec lui.[9] La fille de Joybert épousera en 1690 le gouverneur Vaudreuil. Deux ans plus tard, en avril 1679, Chambly est nommé gouverneur de Grenade, puis l’année suivante, gouverneur de la Martinique où il demeurera jusqu’à son décès en 1687.[10] Sa seigneurie à Chambly en Nouvelle-France devient l’héritage de sa fiancée, Marie-Françoise de Thavenet. A son décès en 1694, elle la léguée à sa soeur, Marguerite, qui, en 1664, avait épousé en Nouvelle-France Joseph-François Hertel de la Fresnière. Un de leurs fils, Claude Hertel de Beaulac,[11] deviendra commandant au fort Chambly deux fois, en 1718-1719 et encore en 1747-1748. Fait curieux, son petit-fils, Jean-Baptiste-François Hertel de Rouville sera également commandant du fort Chambly à deux reprises, de 1748 à 1750 et de 1757 à 1759.[12] 1674-1678Aucun chercheur à date n’a trouvé le nom d’un commandant pour cette période. 1679-1686Pierre de Saint-Ours Deschaillons, né à Grenoble, France, en 1640 est le fils d’Henri de Saint-Ours et Jeanne de Calignon. Enrôlé dans le régiment de Carignan-Salières comme cadet en 1658, il est promu enseigne l’année suivante. En 1664, il prend possession du patrimoine familial. C’est comme capitaine, qu’il arrive en Nouvelle-France en 1665, avec l’intendant Talon, dans le régiment de Carignan-Salières. Il passe l’hiver au fort Richelieu (Sorel) et il semble qu’il ait participé aux expéditions de Tracy contre les Iroquois en 1666. Il reçoit sa propre seigneurie de Saint-Ours en 1672, entre les terres de ses compagnons d’armes, de Saurel et Pécaudy de Contrecoeur, la même année que Jacques de Chambly reçoit la sienne à Chambly. Peu de temps après, il obtient une deuxième seigneurie à la rivière Assomption et, en 1687, il hérite de celle de Saint-Jean Deschaillons, près de la rivière Duchesne. Saint-Ours-sur-Richelieu et les propriétés avoisinantes sont dévastées par les Iroquois en 1691. Envoyé en 1673, en qualité de commandant d’un détachement au site futur de fort Frontenac (Cataracoui) sur le lac Ontario , il y demeure cinq ans. Il retourne à Montréal en 1678 où il commence à faire la traite des pelleteries. Pendant cette année-là, il est l’un des notables de Montréal. En 1679, il est nommé le 4ième commandant du fort Chambly et chargé de mettre fin au commerce d’eau-de-vie avec la Nouvelle-Angleterre. Pendant son administration, il est lui-même, accusé de faire du trafic d’eau-de-vie. Il épouse en 1668 Marie Mullois, fille de Thomas Mullois de la Borde et de Dame Géraud. De leur union naquirent onze enfants. En 1686, il est obligé de demander l’assistance publique pour nourrir sa famille à cause d’une disette de blé qui dure huit mois: il reçoit 100 écus en subvention. Il continue sa carrière militaire. En 1687, il est chargé du commandement d’une compagnie des troupes de la Marine et, en 1690, il commande un bataillon pendant le siège de Québec par Phips. En 1693, il est promu premier capitaine dans les troupes de la Marine. En 1705, son épouse meurt. Il se remarie trois ans plus tard, à Marguerite Legardeur de Tilly, fille de Charles Le Gardeur de Tilly et de Geneviève Juchereau. Il meurt à son manoir seigneurial de Saint-Ours en 1724 après avoir servi son pays longtemps et avec distinction. Une de ses filles, Jeanne, épousera François-Antoine Pécaudy de Contrecoeur, le 18ième commandant du fort. Une de ses petites-filles deviendra l’épouse de l’ingénieur français Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry qui reconstruira le fort Chambly en pierre en 1713. Il est fait chevalier de Saint-Louis le 1er juin 1704.[13] Il laisse deux fils qui suivent ses traces comme militaires et les deux sont aussi décorés de la croix de Saint-Louis en 1730 et 1738. Un petit-fils la mérite aussi en 1759. Quatre dans le même famille![14] 1687François Lefebvre sieur Duplessis Faber, né en 1647, de Pierre Lefebvre Duplessis Faber, maître d’hôtel du roi, et Marguerite Raffart. Entré dans l’armée en 1664, il est successivement enseigne en Navarre, lieutenant dans Herbonville et c’est grâce à son père qu’il est capitaine dans le régiment de Saint-Vallier à 24 ans. Agé de 40 ans, il arrive en Nouvelle-France comme commandant d’une compagnie des troupes de la Marine. Nommé le 5ième commandant du fort Chambly en 1687, et très fier de ce fait, il est remplacé en 1688 par le capitaine Raymond Blaise des Bergères de Rigauville. Il le blesse au cours d’un combat à l’épée et doit lui payer un dédommagement de 600 livres. Tenu à l’écart de l’état-major à cause de son penchant pour le vin, il pose sa candidature aux postes de gouverneur d’Acadie et de Plaisance, de commandant des troupes, de lieutenant du roi à Trois-Rivières, de nouveau, commandant à Chambly et d’inspecteur des routes, mais un nouveau poste est difficile à trouver. Il épouse Marie-Madeleine, fille de François Chorel d’Orvilliers, sieur de Saint-Romain, et de Marie-Anne Aubuchon, en 1689. Il meurt le 12 avril 1712 et le 14 juin 1712, il reçoit la croix de Saint-Louis, qu’il demandait depuis douze ans.[15] Son fils, François, est né à Champlain, le 11 novembre 1689. Fait enseigne en pied à 12 ans en 1701, il est promu lieutenant en 1714 et capitaine en 1727. Il est commandant au fort Niagara de 1745 à 1756, commandant au fort Saint-Frédéric, puis aide-major de Montréal. Il est marié à Geneviève-Catherine, fille de Jean-François-Xavier le Pelletier et de Geneviève Letendre. Il reçoit la croix de Saint-Louis en 1742 et décède à Rochefort, France, le 20 septembre 1762, où il était retourné après la capitulation.[16] 1688-1696Raymond Blaise des Bergères de Rigauville, est né en 1655, à Saint-Pierre d’Orléans, France, fils de Jean Blaise Des Bergères et de Marie Boucher. Pendant sept ans, il sert en France dans la seconde compagnie des mousquetaires du roi. Promu capitaine dans les troupes de la Marine en 1685, il part en Nouvelle-France avec un nouveau gouverneur, M. de Denonville, qui a la mission d’enrayer la menace indienne et de contrecarrer les visées anglaises sur le territoire français. Son fils Nicolas, âgé de six ans, arrive à Québec avec lui, le 29 juillet 1685. En 1687, il participe à une grande expédition punitive contre les Tsonnontouans au sud du lac Ontario. Il devient commandant du nouveau fort Niagara, succédant au chevalier de Troyes mort du scorbut qui avait aussi tué une partie de la garnison. L’année suivant, en 1688, Denonville ordonne la démantèlment du fort Niagara pour favoriser les négotiacions de paix avec Dongan, le gouverneur de New York. Des Bergères rentre à Montréal avec sa garnison. Quelques mois après son retour il succède à Lefebvre comme le 6ième commandant du fort Chambly. Il conserve ce poste de 1688 à 1696. Pendant son mandat à Chambly, il épouse, en 1694, Jeanne-Cécile Closse, la fille de Lambert Closse. Des Bergères contribue de sa propre bourse à la reconstruction du fort en 1693. Reconnaissant l’excellence de ses services, le gouverneur Frontenac lui accorde, l’année même, une gratification de 500 livres. C’est pendant une absence en 1691, que Peter Schuyler fait un assaut sur La Prairie-de-la-Magdelene. Des Bergères avait laissé Jean-Vincent Le Ber du Chesne en commandement au fort Chambly. Le gouverneur de Montréal, de Callière, envoie Philippe Clément de Vuault, sieur de Valrennes avec des troupes pour intercepter Schuyler et les Anglais. Valrennes les trouve à l’endroit qu’on appelle “La Bataille” près de La Prairie. Le Ber est en charge des Indiens indigènes qui s’acquittent bien de leur tâche. Les Anglais retraitent Nouvelle-York via le Richelieu. Peu après cet événement, les Anglais et les Iroquois rôdent encore dans le voisinage et Jean-Vincent Le Ber du Chesne, qui a joué un rôle important dans la bataille avec Valrennes, est mortellement blessé près du fort. Il était le fils d’un militaire et marchand très riche de Montréal, Jacques Le Ber et Jeanne LeMoyne, soeur de Charles Lemoyne, seigneur de Longueuil. Sa grand-mère était Colette Cavelier, probablement une parente de Cavelier de la Salle, explorateur du Mississippi.[17] Parti de Chambly en 1696, Blaise des Bergères, de nouveau, prend part à une importante expédition avec Frontenac au fort Frontenac contre les Onontagués et remporte un plein succès. Il s’installe à Montréal en 1696 et y demeure jusqu’à la mort de sa femme en 1700. Il sera ensuite au fort Frontenac comme commandant avec son fils Nicolas, âgé de 21 ans, membre de la garnison, et une fillette de deux ans, Marie-Joseph.[18] En 1695, un de ses officiers est Zacharie-François Hertel de la Fresnière, né vers 1665 à Trois-Rivières, de Joseph-François Hertel de La Fresnière et Marguerite de Thavenet. Son père, le deuxième seigneur de Chambly, avait mené un raid à Salmon Falls en 1690 où Zacharie avait été blessé au genou, capturé l’année suivante par les indiens et gardé prisonnier pendant trois ans. Nommé lieutenant à demi-solde, en 1695, il sert comme garde-magasin au fort Chambly pendant deux ans. Entre 1708 et 1712, Zacharie est commandant au fort Frontenac où il a souvent l’occasion de faire usage des dialectes indiens qu’il a acquis pendant sa captivité. Il hérite à la mort de sa mère, de la moitié de la seigneurie de Chambly qu’il échange avec son beau-frère, Jean-Baptiste Boucher de Niverville, frère de son épouse, en 1719, contre un arrière-fief de 60 arpents carrés dans la seigneurie de Boucherville. Pendant les 25 années qui suivront, il abandonnera ou concédera plus de 500 arpents carrés de terre, qui lui appartiennent par héritage. Promu capitaine en 1731, Zacharie dirige la construction du fort Saint-Frédéric. Il reçoit le croix de Saint-Louis en 1745 et quand il meurt, en 1752, il a servi son pays pendant plus de soixante ans.[19] [20] 1697-1704Nicolas Daneau de Muy est né à Beauvais, en France en 1651, fils de Joseph-Jacques Daneau et de Catherine Driot. D’abord capitaine dans le régiment de Normandie, il arrive en Nouvelle-France avec les renforts amenés par le marquis de Denonville en 1685. Il reçoit le grade de capitaine dans les troupes de la Marine en même temps que Des Bergères. Durant deux ans, ces troupes sont cantonnées à Montréal pour construire une palissade et consolider les fortifications. Pendant cette période, il épouse Marguerite Boucher, troisième fille de Pierre Boucher, sieur de Grosbois, ancien gouverneur de Trois-Rivières et seigneur de Boucherville. En 1687, Nicolas prend part à l’expédition de Denonville contre les Iroquois. Pendant le siège de Phips à Québec en 1690, Nicolas Daneau de Muy est à son poste et, l’année suivante, il est au nombre des hommes rassemblés à La Prairie de la Magdeleine avec de Valrennes au lieu dit “La Bataille” pour défendre le pays contre les incursions des Anglais de New York. Nicolas Daneau de Muy participe à presque tous les engagements qui ont lieu au cours des années suivantes. Il sert avec Pierre Le Moyne d’Iberville à Terre-Neuve. Retournant à Montréal en 1697, il est nommé le 7ième commandant du fort Chambly. Sa femme meurt l’année suivante, en 1698. Quatre ans plus tard, il épouse Catherine d’Ailleboust Des Muceaux en 1702. Pendant son service à Chambly, en 1703, on propose d’élever le fort au rang de sous-division administrative du gouvernement de Montréal sous l’autorité de Daneau de Muy. En 1704, il est nommé major de la garnison de Québec, et il est remplacé à Chambly par son beau-frère, Paul D’Ailleboust Des Muceaux de Périgny. Il retourne en France en 1705, cherchant un poste plus important. Il reçoit la croix de Saint-Louis en 1707 et, la même année, est nommé gouverneur de la Louisiane. Il est en route pour la Nouvelle-Orléans quand il meurt à La Havane dans l’île de Cuba en janvier 1708.[21] Son fils, Jacques-Pierre Daneau de Muy deviendra le 26ième commandant du fort Chambly. 1704-1707Paul D’Ailleboust de Périgny, officier dans les troupes de la Marine, est né en 1661 à Montréal de Charles-Joseph d’Ailleboust des Muceaux (Musseaux) et de Catherine Legardeur de Repentigny. Tout jeune, il investit des capitaux dans le commerce des fourrures avec les Outaouais et, dans une circonstance, il avançe des fonds pour les fortifications de Détroit et de Michillimakinac. En 1690, le gouverneur Frontenac l’envoie patrouiller les environs du fort Frontenac à la recherche d’Iroquois, espérant obtenir des renseignements sur le lieu de détention d’un prisonnier, Jean-Pierre Jolliet, chevalier d’Au. A l’âge de trente ans, Périgny reçoit une commission de lieutenant à demi-solde. Il est en Acadie en 1692 quand il est accusé de traiter avec les Anglais mais cette accusation ne peut être prouvée. Frontenac lui concède l’île du Grande Manan en Acadie à titre de seigneurie en 1693. En 1698, deux ans après sa promotion au grade de lieutenant, il épouse, à Montréal, Madeleine-Louise, fille de Séraphin Margane de Lavaltrie et de Louise Bissot, et établit sa résidence près de la Place d’Armes où il vit de 1699 à 1704, date à laquelle il est nommé le 8ième commandant de Chambly. Il démissionne de ce poste de son plein gré en 1707. Grâce à une recommandation de la marquise de Vaudreuil, il est nommé capitaine en 1713. Il reçoit la croix de Saint-Louis en 1734 et meurt en 1746 à l’age de 85. Il est alors le premier capitaine, celui qui a le plus d’anciennete.[22] En 1702 sa soeur, Catherine d’Ailleboust, épousera Nicolas Daneau de Muy, son prédécesseur au fort Chambly. Sa propre fille Thérèse, épousera Pierre Hertel de Moncours,[23] militaire, fils du deuxième seigneur de Chambly et frère de sieur de Beaulac, un futur commandant du fort Chambly. 1707-1709En 1707, Raymond Blaise Des Bergères de Rigauville est appelé une seconde fois au fort Chambly comme le 9ième commandant. La gravité de la situation militaire nécessite la présence d’un officier expérimenté à ce poste, car la rumeur d’une invasion des Anglais par le Richelieu persiste. Périgny est peut-être absent ou malade, et Frontenac a besoin d’un homme expérimenté rapidement. Des Bergères demeure à Chambly jusqu’en 1709 quand le poste stable et bien rémunéré de major de Trois-Rivières devient vacant. Il semble qu’il ait auparavant laissé le commandement du fort Chambly à son fils Nicolas. Raymond Blaise des Bergères de Rigauville vit au Canada à l’époque des premières luttes ouvertes entre la Nouvelle-France et la Nouvelle-Angleterre. Commandant des forts situés à des endroits stratégiques, il est l’un des artisans de la suprématie française en Amérique. Il meurt le 21 juillet 1711 à l’Hôtel-Dieu de Montréal.[24] 1709-1711Nicolas Blaise Des Bergères de Rigauville, né à Estampes, en France en 1679, arrive en Nouvelle-France avec son père en 1685 et demeure avec lui dans tous ses postes y apprenant la vie militaire. Le roi l’élève au rang d’enseigne à l’âge de dix-huit ans, mais ce n’est qu’en 1698 que Frontenac confirme cette nomination. Présent avec son père en garnison au fort Frontenac en 1703, il le suit à Chambly quand Raymond Blaise Des Bergères est nommé commandant. Quand, en 1710, son père accède au poste de major à Trois-Rivières, il est probable que Nicolas lui succéde par intérim comme commandant à Chambly. Il serait le 10ième commandant jusqu’a l’arrivée de son successeur en 1711. Nicolas épouse Marie-Françoise Viennay-Pachot en 1712: elle lui apporte dans sa corbeille de noces deux seigneuries, Berthier-en-Bas et Berthier-en-Haut. Promu au grade de lieutenant en 1726, il est commandant au fort Niagara de 1730 à 1736 où il est remplacé par un futur commandant du fort Chambly, Pierre-François Boucher de Boucherville. La même année, en 1736, il est promu commandant d’une compagnie à Montréal. Nicolas Des Bergères s’éteint à Berthier-en-Bas en 1739.  Un de ses fils, Jean-Baptiste-Marie Blaise Des Bergères de Rigauville, un officier aussi, sera parmi les premiers Canadiens à être appelé au Conseil législatif[25] par le général Carleton en 1775.[26] 1711-1712François Desjordy (Sourdry) Moreau de Cabanac, né en France à Saint-Vincent de Carcassonne, en 1666, est le fils de Pierre-François de Jordy et d’Elisabeth de Pradines. A l’âge de seize ans il entre comme cadet dans le régiment de Besançon. Promu lieutenant en 1685, il débarque en Nouvelle-France la même année avec son oncle Joseph Desjordy de Cabanac, officier dans les troupes de la Marine. En garnison entre 1685 et 1687 sous de Callière, le gouverneur de Montréal, il prend probablement part à l’expédition de Denonville contre les Iroquois en 1687 et il participe certainement à la défense de Québec lors du siège de Phips en 1690. Il épouse en 1696, Anne Nolan, fille de Pierre Nolan et de Catherine Houart. La même année, il reçoit la concession de la seigneurie des Aulnaies sur la rivière Chaudière. Devenu veuf en 1703, il se remarie, en 1705, avec Louise-Catherine Robinau, fille d’un futur commandant de Chambly. Sa deuxième épouse lui apporte la seigneurie des îles Bouchard. Il obtiendra deux postes de commandant. D’abord, au fort Frontenac en 1696 puis il devient le 11ième commandant à Chambly en 1711-1712, succédant à Nicolas Blaise Des Bergères de Rigauville. Entre 1720 et 1726, il est major de Trois-Rivières où il meurt en 1726. Il avait reçu la croix de Saint-Louis en 1718. Son oncle Joseph avait succédé à Raymond Blaise Des Bergères comme major de Trois-Rivières en 1712 et François succède à Nicolas Blaise des Bergères à Chambly comme commandant. Pendant le mandat de Desjordy, Gédeon de Catalogne fait en 1711 des dessins pour la reconstruction en pierre du fort Chambly. Ses dessins seront-ils utilisés par Chaussegros de Léry plus tard? On ne le sait pas.[27] 1713-1716François Mariauchau D’Esgly, né à Paris, France, vers 1670, est le fils de Pierre Mariauchau d’Esgly et d’Elisabeth Groën. François sert d’abord au régiment du Dauphiné comme enseigne de la compagnie Colonelle et passe en Nouvelle-France en 1689. Frontenac le nomme premier brigadier de ses gardes du corps et, deux ans plus tard, lui accorde une commission de lieutenant réformé que confirme le roi, en 1693. En mai 1696, il devient lieutenant d’une des compagnies du détachement de la Marine en Nouvelle-France. Vaudreuil le charge, en 1703, d’aller apprendre à Louis XIV la mort du gouverneur de Callière. A son retour à la fin de juin, le vaisseau sur lequel il s’est embarqué est capturé. Détenu plus d’un an en Angleterre, il regagne d’abord la France où il demeure plusieurs mois avant de revenir au Canada, en 1705, avec le grade de capitaine des gardes de Vaudreuil. Il épouse Louise-Philippe, fille de René-Louis Chartier de Lotbinière et de Marie-Madeleine Lambert, en 1708. En 1713, on le dit le 12ième commandant au fort Chambly, nouvellement reconstruit en pierre alors que Jean-Louis de La Corne de Chaptes suppliait en vain le roi de lui accorder le commandement du fort Chambly. En revanche, La Corne de Chaptes devenait major de Trois-Rivières. En 1716, d’Esgly succède à La Corne de Chaptes dans les fonctions de major de Trois-Rivières. En mai 1720, il est promu major des troupes de Québec. Son dernier poste sera celui de lieutenant du roi à Trois-Rivières en 1726 où il meurt le 8 janvier 1730. Il avait été décoré de la croix de Saint-Louis en 1721.[28] 1716-1718Paul D’Ailleboust de Périgny revient au fort Chambly dont il est le 13ième commandant.[29] 1718-1719Claude Hertel de Beaulac est le huitième fils du deuxième seigneur de Chambly, Joseph-François de la Fresnière et de Marguerite de Thavenet.[30] Il est enseigne dans une compagnie franche de la Marine. Il devient le 14ième commandant au fort Chambly en 1718 et sert à ce poste jusqu’en 1719. Il reprend, en 1747, pour une seconde fois le poste de commandant au fort. Son frère, Pierre Hertel de Moncours, épousera une fille de son prédécesseur à Chambly, Paul d’Ailleboust de Périgny.[31] 1720-1724Jacques-Charles de Sabrevois, est né vers 1667 en France, à Garancière-en-Beauce, le fils de Henri de Sabrevois, sieur de Sermonville, et de Gabrielle Martin. Sabrevois reçoit, en 1682, le brevet de lieutenant réformé au régiment de La Fère. Il s’embarque pour la Nouvelle-France en 1685 et reçoit, en 1687, le grade de lieutenant d’une compagnie d’infanterie. Il sert d’abord dans la compagnie de Nicolas Daneau de Muy, son beau-frère, par sa femme, épousé Jeanne, une des filles de Pierre Boucher de Grosbois, seigneur de Boucherville et de Jeanne Crevier.Il participe à une expédition en 1695-1696, contre les Iroquois de la Grande-Presqu’Ile entre le Saint-Laurent et la rivère Outaouais et une autre en 1696 avec Frontenac dans la même région. En 1702, il devient capitaine d’une compagnie des troupes de la Marine. Il participe à la défense du pays contre Nicholson, qui par la voie du lac Champlain, attaque la Nouvelle-France en 1711. De 1715 à 1717, il est commandant au fort Détroit où Claude de Ramezay l’accuse de l’empêcher de jouir de son privilège de traite. Rappelé, Sabrevois passe en France pour se défendre et recruter 50 hommes à Paris. Il revient en 1720 pour occuper, jusqu’en 1724, le poste du 15ième commandant du fort Chambly, la même poste que son beau-frère avait occupé de 1697 à 1704. Sabrevois termine sa carrière comme major de Montréal de 1725 à sa mort survenue en 1727. Il avait été fait chevalier de Saint-Louis en 1718.[32] [33] Il est commandant au fort Chambly en 1721, quand Jean-Baptiste Boucher de Niverville, seigneur de Chambly, son beau-frère, demande l’érection canonique de Chambly en paroisse. La paroisse s’appellera Saint-Louis et les offices religieuses auront lieu dans la chapelle du fort. En 1710, de Niverville avait épousé Marguerite-Thérèse, la soeur de Claude Hertel, sieur de Beaulac, un ancien commandant du fort Chambly.[34] Il a deux fils, Charles-Jacques, et Christophe qui sont faits chevaliers de Saint-Louis en 1750 et 1757.[35] 1725-1726René Robinau de Portneuf, est né à Québec en 1659, fils de René Robinau de Bécancour, baron de Portneuf et de Marie-Anne Leneuf de la Poterie. Nommé, en 1689, lieutenant en Acadie, René prend une part active aux opérations menées contre les Anglais et lie des relations suivies avec les tribus d’Indiens abénakis. Pendant l’hiver de 1689 à 1690, Frontenac l’envoie avec 50 Canadiens et 60 Indiens à l’attaque du poste anglais de Casco où il rejoint Jean-Baptiste Hertel de Rouville et Jean-Vincent D’Abbadie, baron de Saint-Castin, ancien enseigne[36] de Jacques de Chambly au fort Chambly; il obtient, en juin, la capitulation de l’ennemi. La nuit suivante, il se dirige vers le fort Loyal (Portland) à l’attaque d’une petite garnison commandée par Silvanus Davis qu’il fait prisonnier. Mais il ne peut empêcher les Indiens de se livrer à un massacre. Accusé de faire le traite des fourrures, il est dégradé en 1693. Nommé lieutenant une seconde fois en 1703, il continue de servir en Nouvelle-France. Il est promu capitaine en 1716 et, en 1725, il va remplacer de Sabrevois comme 16ième commandant du fort Chambly, poste important qui couvre la région de Montréal où il demeure au moment de son mort survenue en 1726. Portneuf avait épousé, à Montréal, Marguerite, fille de Nicholas Daneau de Muy, le 7ième commandant du fort Chambly et soeur de Jacques Daneau de Muy qui en sera le 26ième.[37] 1727-1729Jacques-Hugues Péan de Livaudière, est né à Paris en 1682, fils de Jean-Pierre Péan et d’Anne de Corbarboineau. A l’âge de 16 ans, il entre dans les troupes de la Marine de la Nouvelle-France comme cadet. Treize ans plus tard, en 1711, il devient enseigne, et, en 1714, il quitte la colonie pour aller servir pendant trois ans, à l’île Royale. Il est alors promu lieutenant et retourne en Nouvelle-France où, en 1721, il reçoit le commandement d’une compagnie à Montréal. En 1722, il épouse à Montréal, Marie-Françoise, fille de François-Antoine Pécaudy de Contrecoeur et de Jeanne de Saint-Ours, soeur d’un ancien commandant du fort Chambly. La même année, il est nommé commandant du fort Frontenac (Kingston) poste qu’il occupe jusqu’en 1725. Deux ans plus tard, il est nommé le 17ième commandant au fort Chambly où son oncle l’avait précédé et où il sera remplacé par son beau-père en 1729. Promu major de Québec en 1733, il est, deux ans plus tard, commandant du fort Détroit. Avant sa mort à Québec, en 1747, il acquiert des intérêts financiers dans de nombreuses seigneuries, mais il est plus intéressé à spéculer qu’à développer ses seigneuries. Il avait été nommé chevalier de Saint-Louis en 1730.[38] Son fils, Michel-Jean-Hugues Péan, aussi fait chevalier de Saint-Louis en 1756, avait épousé Angélique, fille de Nicolas-Marie Renaud d’Avéne des Méloizes, un futur commandant au fort Chambly. 1729-1732François-Antoine Pécaudy de Contrecoeur, est né vers 1676, à Contrecoeur, le fils d’Antoine Pécaudy de Contrecoeur et de Barbe Denys de La Trinité. Antoine est seigneur et officier du régiment de Carignan-Salières. François est membre de l’expédition que mène le gouverneur de Frontenac à l’été de 1696 contre les Onontagués et les Onneiouts. Après cette campagne, il fait partie du contingent que dirige Nicolas Daneau de Muy contre les Anglais de Terre-Neuve. Il est nommé enseigne en pied en 1704 et quatre ans plus tard, il participe à la destruction du village de Haverhill, N.Y. En 1710, il se rend à Port Royal, secourir le gouverneur de l’Acadie, Daniel d’Auger de Subercase. De 1711 à 1728, il participe a des campagnes où son action lui attire souvent les éloges de ses supérieurs. Il reçoit le titre de lieutenant en 1715 et celui de capitaine en 1727. En octobre 1729, il prend le commandement du fort Chambly, le 18ième dans cette fonction, succédant à son gendre Jacques-Hugues Péan de Livaudière: il occupera ce poste jusqu’en 1732. Pécaudy de Contrecoeur devient chevalier de la croix de Saint-Louis en 1738. Il dresse, au cours de la même année, une carte du lac Champlain. En 1741, il prend le commandement du fort Saint-Frédéric, succédant à François Lefebvre Duplessis Faber, le fils du 5ième commandant du fort Chambly. Il remplit cette important fonction jusqu’en 1743, alors qu’il doit retourner à Montréal, à la suite d’une maladie qu’il ne pourra surmonter. Il est inhumé à Montréal le 2 juillet 1743 après presque cinquante ans au service de son pays. En 1701, il avait épousé Jeanne, fille du 4ième commandant du fort Chambly, Pierre de Saint-Ours et de Marie Mullois. Sept enfants sont nés de cette union. François était seigneur de deux seigneuries, celle de Contrecoeur, héritée de son père, et celle de Pancalon. (Grand Isle,Ver.) Sa femme lui en avait apporté une autre en dot, la seigneurie de Saint-Ours.[39] Son fils, Claude-Pierre Pécaudy de Contrecoeur, s’est aussi mérité la croix de Saint-Louis en 1756.[40] Pierre-François Boucher de Boucherville, son cousin par sa mère deviendre le 23ième commandant en 1745. 1733-1741Gaspard Adhémar de Lantagnac, est né en 1681 à Monaco, fils du gouverneur de Menton, Antoine Adhémar de Lantagnac et de Jeanne-Antoinette de Truchi. En 1702, Gaspard, agé de 21 ans, s’engage dans un régiment de la Maison de roi. Incapable d’acheter un grade de capitaine, il s’embarque pour le Canada en 1712. Il doit attendre jusqu’en 1715 pour qu’un poste d’enseigne s’ouvre à lui. Neuf mois après cette promotion il passe au rang de lieutenant. En 1720, il épouse à Québec, le 7 mars, Marie-Geneviève, fille de Mathieu Martin de Lino et de Catherine Nolan. Le mariage ne plaît pas à son grand-oncle, le gouverneur Vaudreuil, parce que son épouse n’est qu’une bourgeoise. Gaspard est envoyé à l’île Royale (île du Cap-Breton) en 1721. L’année suivante il retourne en France où il porte à la cour des lettres de Vaudreuil et de l’intendant Bégon le recommandant pour un poste de capitaine. En 1726, finalement, Adhémar est promu capitaine. En 1728 il demande pour cinq ans l’assistance financière du roi pour ouvrir une fabrique de tuiles mais le projet ne voit pas le jour car il part en service en 1733 au fort Chambly. Le 19ième commandant à Chambly jouit d’avantages financiers, mais la mort de son épouse, alors qu’il approche de la soixantaine, le laisse avec huit jeunes enfants. Il se fixe à Québec, où, en 1742, il est décoré de la croix de Saint-Louis. En 1748, à l’âge de 67 ans, il devient major de Montréal, puis, 14 mois plus tard, lieutenant du roi dans la même ville. C’est à ce titre que, en 1752, il remplace par intérim le gouverneur de Montréal, Charles Le Moyne de Longueuil. Trop agé pour être nommé gouverneur en titre, il n’en exerce pas moins cette importante fonction pendant quatre ans. Il se retire en mars 1756 avec une pension de 2000 livres et meurt en novembre de la même année.[41] 1741-1742Nicolas-Marie Renaud d’Avène des Méloizes, né à Québec en 1696 est le fils de François-Marie Renaud d’Avène de Desmeloizes et de Françoise-Thérèse Dupont de Neuville. Son grand-père, le seigneur de Neuville, demande à Vaudreuil de lui accorder un poste dans les troupes de la Marine. Il l’obtient et, en 1716, il devient enseigne en pied. Son mariage, en 1722, à Angélique, fille de René-Louis Chartier de Lotbinière l’aide a consolider sa position dans l’élite coloniale. Il utilise en outre son poste pour obtenir des gouverneurs de la colonie les congés qui lui permettront de se rendre à la cour de France en quête de plus grands honneurs. En 1724, il revient avec le rang de lieutenant. Après être retourné en France pour porter les dépêches du Canada en 1732, il est promu capitaine en 1733. Il se lance dans l’industrie. Il emprunte 6000 livres en monnaie de cartes pour monter une tuilerie et essaie de faire venir de France une main-d’oeuvre spécialisée. Après deux ans d’essai, il prend un engagé pour cuire les tuiles. Malgré un certain succès, après quatre ans d’effort, Des Méloizes perd tout enthousiasme et abandonne le projet. En 1741, il est nommé le 20ième commandant du fort Chambly et le demeure pendant un an. Déménagé à Québec, il meurt en 1743. Sa fille, Angélique, épouse Michel-Jean Hugues Péan, fils du 17ième commandant du fort Chambly. Son propre fils Nicolas, vendra la seigneurie de Neuville, héritée de sa mère, pour la somme de 45000 livres en 1760.[42] 1743Charles-François des Mézières, sieur de Lépervenche, succède à d’Avène des Méloizes comme 21ième commandant. Ce nom apparaît sur les listes connues des commandants du fort mais aucune autre mention de ce nom n’a pu être découvert. Nous avons trouvé une fille, Louise-Antoinette de Mézières qui épouse Louis-Joseph Gautier de la Vérendrye en 1758. C’est fort probable que Louise-Antoinette soit la fille de Charles-François. 1744-1745Louis Herbin, né à Montréal le 25 novembre 1711, est le fils de Frédéric-Louis Herbin et de Louise-Françoise Lambert Dumont. Enseigne en second au Canada en 1727, enseigne en pied en 1735, lieutenant et chargé d’une compagnie en 1742, il est nommé le 22ième commandant à Chambly en 1744. Il est promu au rang de capitaine en 1748. Il avait épousé en 1740, Marie-Madeleine, fille de seigneur du Chambly, Jean-Baptiste Boucher de Niverville et de Marguerite-Thérèse Hertel. Sa soeur Marguerite était la première épouse de Jean-Baptiste-François Boucher de Niverville, frère de son épouse. Il aura pour successeur Pierre-François Boucher de Boucherville, un cousin de son épouse.[43] Fait chevalier de Saint-Louis en 1759, il est passé en France après la capitulation. En 1767, il est capitaine réformé du régiment des recrues d’Alençon.[44] Son fils, Louis-Frédéric Herbin, est né à Montréal, le 5 juin 1734. Il est cadet en Canada en 1748, enseigne en second en 1757 et enseigne en pied en 1759. Passé en France avec son père, il est lieutenant des recrues d’Alençon en 1763, capitaine du régiment provincial d’Argentan en 1772, commandant de bataillon du régiment de garnison de Conti en 1778, lieutenant-colonel le 22 janvier 1779, maréchal de camp pour retraite en 1791, employé comme général de brigade par décret du 4 février 1793, il prend sa retraite le 16 décembre 1796. Il meurt à Alençon le 2 juillet 1823. Il avait été fait chevalier de Saint-Louis en 1777.[45] 1745-1746Pierre-François Boucher de Boucherville, est né à Boucherville en 1689, fils du seigneur de Boucherville, Pierre Boucher et de Charlotte Denys de la Trinité. Débutant comme cadet dans les troupes de la Marine il est assigné à Détroit avec Lamothe-Cadillac. A son retour, en 1710, il est nommé agent d’information auprès du commandant de la garnison au Sault-Saint-Louis (Kanawake). Il joue à au moins une occasion, le rôle de pacificateur auprès des Indiens. Boucher se rend en France, en 1720, il revient l’année suivante dans la colonie avec le grade d’enseigne et un poste de commandant aux Iles-de-la-Madeleine pour deux ans avant de passer à l’Ouest et au Mississippi avec son oncle, René Boucher de la Perrière. Il est promu lieutenant et commandant au fort Niagara, en 1736, pour une période de trois ans: il y remplace Nicolas Blaise de Bergères, avant de retourner à Montréal en 1739. Nommé 23ième commandant du fort Chambly en 1745, il remplace l’époux de sa cousine, Marie-Madeleine Boucher de Niverville. Un autre cousin, François Pécaudy de Contrecoeur, avait été le 18ième commandant en 1729-1732, et deux oncles l’avaient précédé à ce poste: Nicolas Daneau de Muy, le 7ième en 1697 et Jacques-Charles de Sabrevois, le 15ième, en 1720. Son successeur sera aussi un cousin, Jacques-Pierre Daneau de Muy, qui deviendra le 26ième commandant. Ce dernier avait une soeur, Marguerite Daneau de Muy, qui avait épousé Robinau de Portneuf, le 16ième commandant à Chambly. Revenons à Pierre-François Boucher. Il avait épousé à Montréal, le 4 septembre 1731, Marguerite, fille de Pierre Raimbault et de Louise Nafrechoux. En 1746, il est posté au fort Saint-Frédéric, encore comme commandant. Il est promu capitaine le 1er mai 1749, il se retire en 1758 et reçoit la croix de Saint-Louis après plusieurs longues années au service de son pays. Il meurt en 1767 à Boucherville où il avait été le co-seigneur. Son oncle, René Boucher de la Perrière est fait chevalier de Saint-Louis en 1736. Son propre fils, Louis-René Boucher de Boucherville est passé en France après la capitulation et est aussi fait chevalier de Saint-Louis de 1775.[46] [47] 1747-1748Claude Hertel de Beaulac sert une deuxième fois comme le 24iéme commandant du fort Chambly: il y sera remplacé par son neveu.[48] 1748-1750Jean-Baptiste-François Hertel de Rouville, né à Montréal en 1708 ou 1714, fils de Jean-Baptiste Hertel de Rouville et de Marie-Anne Baudouin fait une carrière militaire comme son célèbre père. Il est enseigne en second en 1723, enseigne en pied le 21 avril 1733, lieutenant en 1745 et capitaine en 1757. Il est le 25ième commandant du fort Chambly où il demeure de 1748 à 1750. C’est à ce moment qu’il hérite de la moitié de la seigneurie de Chambly comme fils aîné de son père, Jean-Baptiste Hertel de Rouville. Son oncle, Hertel de Beaulac à qui il succède avait aussi été le 14ième commandant. Paul d’Ailleboust de Périgny, le père de sa tante, Thérèse d’Ailleboust Hertel de Moncour avait été le 8ième et le 13ième commandant. Il s’était marié à Montréal, en 1733, à Marie-Anne, fille de Jean-Baptiste Le Gras et de Geneviève Mailhiot.[49] [50] 1751Aucun chercheur à date n’a trouvé le nom d’un commandant pour cette période. 1752-1754Jacques-Pierre Daneau de Muy, est né en 1695 à Boucherville, de Nicolas Daneau de Muy et de Marguerite Boucher. Il épouse Louise- Geneviève Ruette d’Auteuil en 1725, fille de François-Madeleine-Fortuné Ruette d’Auteuil et de Marie-Anne Juchereau. Quoique d’origine canadienne, de Muy est d’abord désigné comme enseigne dans les troupes de la Louisiane en 1710. On ne sait pas de façon certaine comment il arrive en Louisiane à un si bas âge; il se peut qu’il soit parti de France avec son père qui mourut en 1708 en route vers la colonie où il était nommé gouverneur. Nous retrouvons ensuite de Muy en 1724, alors qu’il est promu enseigne en second dans les troupes de la Marine au Canada, à l’âge exceptionnellement avancé de 29 ans. En 1731, il commande le poste de Saint-Joseph (Michigan) où il étudie attentivement les plantes de la région, dans le but premier de s’initier à la pharmacologie: il semble qu’il réussit à guérir plusieurs Indiens au moyen d’herbes locales. Lors de son voyage en France en 1736-1737, il emporte avec lui un mémorandum de ses découvertes. Promu enseigne en 1733, il devient lieutenant en 1741. En 1746 il est commandant d’un détachement de 60 Français et de 400 à 500 Indiens qui bloquent les Anglais attaquant le fort Saint-Frédéric. Avec de Vaudreuil, il dirige alors les troupes contre le fort Massachusetts, qui capitule vers la fin d’août. Le fort est brûlé, les fermes des environs pillées et détruites et la garnison est amenée en captivité au Canada. En 1746 le détachement harcèle l’ennemi à la frontière et en 1747, on le retrouve dans la région de Montréal. Commandant à La Prairie-de-la-Magdeleine où son père a bataillé en 1691, il est promu capitaine l’année suivante et assume, en 1752-1754, le poste de 26ième commandant du fort Chambly où son père avait été le 7ième commandant en 1697-1704. En 1754, il est décoré de la croix de Saint-Louis et le roi lui concède une seigneurie sur la rive est du lac Champlain. Jacques-Pierre Daneau de Muy est le portrait fidèle de plusieurs officiers-seigneurs canadiens. De Muy ne vécut pas assez longtemps pour être témoin de la fin de l’empire à l’édification duquel son père et lui avaient consacré leurs vies et leurs efforts, puisqu’il meurt à Détroit le 18 mai 1758.[51] [52] 1755-1756Aucun chercheur à date n’a trouvé le nom d’un commandant pour cette période. 1757-1759Jean-Baptiste-François Hertel de Rouville sert un deuxième fois, au fort Chambly comme le 27ième commandant. Passé en France en 1761, il revient en 1763. Il est fait chevalier de Saint-Louis en février 1762. Il décède à Chambly le 15 juillet 1800, à l’âge de 86 ans.[53] Son père Jean-Baptiste Hertel de Rouville avait été fait chevalier de Saint-Louis en 1721. Un de ses oncles, Zacharie-François Hertel de la Fresnière aussi avait été fait chevalier en 1745.[54] 1760Paul-Louis Dazemard de Lusignan, est né à Champlain, Québec, en 1691 de Paul-Louis Dazemard de Lusignan et de Jeanne Babie (Baby). Il est successivement cadet en 1705, enseigne en 1712 en Martinique, il repasse en Canada en 1724 toujours en qualité d’enseigne et est promu lieutenant en 1734-1735, aide-major la même année à fort Niagara et capitaine en 1744 dans les troupes de la Marine. Il commande au fort Saint-Joseph (Michigan) en 1735, et à la Baie-des-Puants (Green Bay) de 1743-1747. Le plus important poste qu’il se verra confier sera celui du fort Saint-Frédéric, qu’il occupera en 1749 (officiellement à partir de 1751 à 1758). Pendant la période des hostilités de la guerre de Sept Ans, de 1755 à 1760, Lusignan sert à plusieurs endroits, à Saint-Frédéric, Saint-Jean, Carillon (Ticonderoga), l’Ile-aux-Noix, et, en dernier lieu, à Chambly, en 1760, comme le 28ième et dernier commandant. Mais, semble-t-il, il ne prend part à aucun engagement important, agissant plutôt en qualité de commandant de garnison chargé de pourvoir les combattants de renforts et de munitions. En 1749, Lusignan accueillait au fort Saint-Frédéric Pehr Kalm, éminent naturaliste suédois qui arrivait d’Albany, en route pour Montréal et Québec. Kalm décrit son hôte comme un homme “d’environ cinquante ans, bien au fait des Belles-Lettres et qui avait fait dans le pays plusieurs voyages qui lui avaient permis d’acquérir une connaissance exacte des choses de ce pays”. D’autres commentaires permettent de conclure que l’éminent savant avait constaté que l’officier, canadien de naissance et d’éducation, était un homme d’une certaine distinction. En reconnaissance de ses longs et fidèles services, Lusignan avait été créé chevalier de Saint-Louis en 1752. Tombé malade sur le pont d’embarcation pour la France avec les troupes en 1760, il reste en convalescence au Canada jusqu’en 1764 où, encore au moment de s’embarquer, il est terrassé par une maladie subite qui l’emporte. Lusignan est le dernier commandant du régime français au fort Chambly.[55] En 1722, Lusignan avait épousé Madeleine-Marguerite, fille de François-Marie Bouat et de Madeleine Lambert Dumont. Dix enfants naquirent de ce mariage. Son fils aîné, Louis-Antoine, avait épousé Louise, fille de Nicolas-Marie Renaud d’Avène des Méloizes, le commandant du fort Chambly en 1741-42. Ce fils a aussi reçu la décoration de Saint-Louis en 1760 après être passé en France. Il est devenu le gouverneur de Demerara en Guyane.[56] [1]Découverte sur le Richelieu du Fort de l’Assomption, G.Bellemare. [2]Le Régiment de Carignan-Salières, 1665-1668, l’uniforme. André Gousse. [3]Les Chevaliers de Saint-Louis en Canada, Aegidius Fauteux. [4]Vol. II, Le Dictionnaire Biographique du Canada, M.Bellavance. p.72. [5]Vol I, Le Dictionnaire Biographique du Canada, René Baudry. p.191. [6]Saint-Jean-de-Richelieu, Origine et Développements, J.D.Brosseau, p.45 [7]Vol II, Le Dictionnaire Biographique du Canada, G.Desjardins. p.144. [8]Vol II, Le Dictionnaire Biographique du Canada, R.LaRoque de Roquebrune, p.656. [9]Vol I, Le Dictionnaire Biographique du Canada, G.MacBeath, p.410. [10]Vol I, Le Dictionnaire Biographique du Canada, René Baudry. p.191. [11]Fort Chambly Sommaire des notes biographiques, de Beaulac. [12]Vol II, Le Dictionnaire Biographique du Canada, R.Douville. p.294. [13]Vol II, Le Dictionnaire Biographique du Canada, C.C.J.Bond. p.618. [14]Les Chevaliers de Saint-Louis en Canada, Aegidius Fauteux. [15]Vol II, Le Dictionnaire Biographique du Canada, C.J. Russ, p.402.. [16]Les Chevaliers de Saint-Louis en Canada, Aegidius Fauteux. [17]Vol. II, Le Dictionnaire Biographique du Canada, page 389, Jacques Le Ber, Yves F. Zoltvany. [18]Vol II, Le Dictionnaire Biographique du Canada, M.Bellavance. p.72. [19]Vol III, Le Dictionnaire Biographique du Canada, C.J. Russ. p.310. [20]Les Chevaliers de Saint-Louis en Canada, Aegidius Fauteux. [21]Vol II, Le Dictionnaire Biographique du Canada, G.F.G.Stanley, p.175. [22]Vol III, Le Dictionnaire Biographique du Canada, C.J. Russ, p.7. [23]23 Vol II, Le Dictionnaire Biographique du Canada, C.C.J. Bond, p.294. [24]Vol II, Le Dictionnaire Biographique du Canada, M.Bellavance, p. 72. [25]Conseil de dix-neuf hommes, appelé par Carleton, pour l’administre par la loi militaire, en avril 1775. The Kingdom of Canada, W.L.Morton p.166. [26]Vol II, Le Dictionnaire Biographique du Canada, M. Bellavance, p. 71. [27]Vol II, Le Dictionnaire Biographique du Canada, G.F.G. Stanley, p. 193. [28]Vol II, Le Dictionnaire Biographique du Canada, Hervé Biron, p. 476. [29]Fort Chambly Sommaire des notes biographiques, Perigny. [30]Vol II, Le Dictionnaire Biographique du Canada, R. Douville, p. 294 [31]Fort Chambly Sommaire biographiques, de Beaulac. [32]Vol III, Le Dictionnaire Biographique du Canada, Nive Voisine, p. 614. [33]Les Chevaliers de Saint-Louis en Canada, Aegidius Fauteux. [34]Vol III, Le Dictionnaire Biographique du Canada, R.J. Auger, p. 88. [35]Les Chevaliers de Saint-Louis en Canada, Aegidius Fauteux. [36]Count Frontenac and New France under Louis XIV, Parkman, p. 360. [37]Vol II, Le Dictionnaire Biographique du Canada, É. Taillemite, p. 605. [38]Vol III, Le Dictionnaire Biographique du Canada, C.J. Russ, p. 545. [39]Vol III, Le Dictionnaire Biographique du Canada, André Côté, p. 547. [40]Les Chevaliers de Saint-Louis en Canada, Aegidius Fauteux. [41]Vol III, Le Dictionnaire Biographique du Canada, C.J. Russ, p. 5. [42]Vol III, Le Dictionnaire Biographique du Canada, D.J. Horton, p. 595. [43]La Famille Le Compte Dupré, Pierre Georges Roy, page 116-117. [44]Les Chevaliers de Saint-Louis en Canada, Aegidius Fauteux. [45]Les Chevaliers de Saint-Louis en Canada, Aegidius Fauteux. [46]Vol III, Le Dictionnaire Biographique du Canada, en collaboration p. 85. [47]Les Chevaliers de Saint-Louis en Canada, Aegidius Fauteux. [48]Fort Chambly Sommaire des notes biographiques, de Beaulac. [49]Vol II, Le Dictionnaire Biographique du Canada, R. Douville, p. 296. [50]Les Chevaliers de Saint-Louis en Canada, Aegidius Fauteux. [51]Vol III, Le Dictionnaire Biographique du Canada, M. MacLeod, p. 173. [52]Les Chevaliers de Saint-Louis en Canada, Aegidius Fauteux. [53]Vol II, Le Dictionnaire Biographique du Canada, R. Douville, p. 296. [54]Les Chevaliers de Saint-Louis en Canada, Aegidius Fauteux. [55]Vol III, Le Dictionnaire Biographique du Canada, J.R. Turnbull, p. 180. [56]Les Chevaliers de Saint-Louis en Canada, Aegidius Fauteux. [57]Les Chevaliers de Saint-Louis en Canada, Aegidius Fauteux.