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Joseph Paradis, un homme d’affaires bien branché

By 10/04/2019May 9th, 2019No Comments

Le chercheur en histoire s’émeut chaque fois qu’il découvre un inventaire ancien d’un habitant. Oui. Oui, je reconnais que ça fait un peu voyeur. Excusez-moi. Il m’arrive de pénétrer sans frapper dans le secret des résidences; je viole leur intimité. Mais quelle floraison d’objets anciens, de mots de vocabulaire périmés, je découvre dans ces documents d’un autre âge. Ça sent le vieux. Et c’est amusant!

L’inventaire en 1770 du négociant Joseph Paradis (1732-1802), veuf de Geneviève Marchesseau (1726-1764), habitant de Saint-Antoine-sur-Richelieu, est intéressant. Parmi son étalage, on trouve – douze flacons d’huile de Flourance (?)- cinquante-trois livres de laine sale- quinze galons de vin rouge   Dans son magasin on trouve – des boutons pour une valeur de 10 livres- soixante dix-huit paires de culottes de peau de mouton (!), valeur de 156 livres.- dix marmites- onze rouleaux de tavelle (?)- neuf mouchoirs d’indienne- trente-deux paires de bas- vingt-huit paires de souliers pour hommes- quatre paires pour femmes.   Il détient les 3/8e dans la goélette Saint-Ours jaugeant 60 tonneaux, une valeur de 750 livres, etc. (notaire Antoine Grisé, 4 avril 1770). Si l’inventaire est instructif, le personnage aussi est singulier. Joseph Paradis avait été, avec Pierre Boileau de Chambly, un des trafiquants de la bande à Bigot, celle qu’on appelait poliment la Grande Société. Il transportait pour le munitionnaire Michel Cadet des fournitures civiles et militaires, particulièrement en 1758-1760. Il avait accumulé une confortable fortune. En 1763, il réclamait le paiement de 83 000 livres que l’État français lui devait. Une crédit énorme à l’époque. On sait que ces créanciers ne recevront jamais qu’un faible pourcentage de leurs réclamations. Ce qui n’empêchera pas ses enfants de faire des mariages intéressants. Joseph Paradis sera le grand-père de sir George-Étienne Cartier.   Le portail Érudit propose cet article de Jean Jacques Lefebvre, L’Aïeul maternel de Sir Georges-Étienne Cartier – Joseph Paradis (1732-1802), pionnier de Saint-Antoine-sur-Richelieu, Revue d’histoire de l’Amérique française, vol 14, no 3, 1960, pages 472-474. Paul-Henri Hudon   Image: dynamix / sxc.hu     Ce texte vous inspire des commentaires? Vous souhaitez émettre une suggestion? Merci de nous écrire.