Richelieu désigne une rivière et sa vallée, une ville et son boulevard, un chemin à Saint-Mathias, et une rue à Chambly. Armand Jean du Plessis, cardinal de Richelieu, homme d’Église et d’État français, premier ministre et confident du roi Louis XIII, dirigea une sévère dictature. Il fonda cependant, la prestigieuse Académie française.
En 1627, Richelieu créa l’importante Compagnie de la Nouvelle-France, dite des Cent-Associés, pour développer la colonie par l’installation permanente des premiers colons, mission de Champlain. Enfin, au traité de Saint-Germain-en-Laye, en 1632, il obtint la restitution du Canada à la France, malgré l’occupation anglaise de Québec par les frères Kearke. Selon les Jésuites, la rivière se nomma Richelieu «… à cause du fort du même nom qui y fut bâti à son embouchure… ». En 1642, le fort Richelieu s’élevait à l’emplacement actuel de Sorel. Les autres toponymes Richelieu, ne se rapportent qu’à la rivière. Le village de Richelieu fut incorporé le 1er janvier 1869. Son chemin des madriers, axe de la route 1 depuis Granby, la 112 actuelle, devint le boulevard Richelieu. À Saint-Mathias, le chemin Richelieu, l’ancienne route 21 entre le Vermont et Sorel, suit rigoureusement la rivière. Devenu trop étroit, il est contourné par l’actuelle route 133, le Chemin des Patriotes. À Chambly, dès 1665, le tracé de la rue De Richelieu reliait les forts Saint-Louis (Chambly) et Sainte-Thérèse. C’était le chemin d’en bas, ou le vieux chemin, alors que le chemin d’en haut, ou le chemin neuf, était la rue Bourgogne actuelle. Ce fut aussi le chemin Pontchartrain, nommé ainsi en l’honneur du ministre des colonies de Louis XIV, et Front Street, Water Street, Mill Street ou rue du Moulin, illustrant la vocation industrielle du site actuel du parc des Rapides. Rue De Richelieu ne fut adopté qu’en 1925. L’historien Armand Auclaire rapporta que c’était le sentier favori des amoureux. L’obscurité et la douceur du soir, le murmure des rapides, l’abri discret qu’offraient les bosquets qui la bordaient, invitaient aux tendres aveux. Autrefois, le curé y faisait régulièrement sa ronde pour débusquer les couples coquins, et ainsi, les sauver du péché ! Jean-Marie Balard
