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Rue De Niverville à Chambly

By 10/04/2019May 9th, 2019No Comments

Dans un nouveau secteur résidentiel, la rue De Niverville, située entre la nouvelle partie de la rue Fonrouge et la rue Beaulac, honore le nom de Jean-Baptiste Boucher de Niverville (1673-1748). Il est heureux que la Ville de Chambly rende hommage dans sa toponymie à celui qui a véritablement contribué à développer la seigneurie de Chambly à l’époque de la Nouvelle-France.

Si Jacques de Chambly avait concédé les premières terres en 1672, c’était avant de quitter le pays peu après. Sous la menace iroquoise, Chambly se dépeuple et la seigneurie doit attendre la Grande Paix de Montréal de 1701 pour renaître enfin. Mais elle tardera à prendre son envol, malgré les efforts du seigneur François Hertel de Lafrenière. Il faut attendre l’arrivée de son gendre pour voir enfin Chambly se développer. Né à Boucherville, Jean-Baptiste Boucher de Niverville est le fils du célèbre Pierre Boucher. Ce dernier avait octroyé à chacun de ses nombreux fils un deuxième patronyme et Jean-Baptiste est nommé Niverville en l’honneur d’Aubin de Niverville, un ami de son père, vivant en France. Jeune enseigne, il joint les troupes de la Marine et participe aux expéditions de Frontenac contre les Iroquois en 1690 et 1696. Il gagne ses galons. À Chambly, il sera commandant du fort, tout faisait fructifier les terres que lui a concédées son père, à Boucherville. En 1710, Niverville a 36 ans. Il épouse Marguerite-Thérèse Hertel, la fille du seigneur de Chambly qui n’a que 19 ans. Le jeune couple s’établit à Chambly et Niverville se met au service de son beau-père en devenant le gestionnaire de la seigneurie. En 1719, avec l’aîné des fils Hertel, Jean-Baptiste Boucher de Niverville procède à un échange de terres et se retrouve ainsi le seigneur primitif, ou principal, de Chambly. En réalité, la transaction est à l’avantage de Zachary Hertel, car les terres de Boucherville ont été mises en valeur alors que tout reste à faire à Chambly. Mais Niverville est un homme tenace et il a en tête l’idée d’un village. Il attire dans la seigneurie des artisans comme un cordonnier, un chaufournier et un potier d’étain. Il soutient son neveu Sabrevois de Bleury dans l’établissement d’une scierie, fait construire un nouveau moulin banal (à farine) à force hydraulique pour remplacer le vieux moulin à vent, inefficace, et favorise l’implantation de l’église Saint-Joseph. Tout cela ne se fera pas sans heurts. Malgré son activité dans la seigneurie, le seigneur primitif est retourné vivre à Boucherville. La vie était peut-être trop rude pour y élever une famille noble. Il faut dire qu’à l’époque, Chambly, c’était l’arrière-pays… Mais après la mort de sa femme, survenue en 1732, il reviendra vivre dans sa seigneurie. Le couple a eu sept enfants. Toutefois, c’est à Boucherville que le seigneur Jean-Baptiste Boucher de Niverville s’éteindra et sera inhumé. Son fils Jean-Baptiste lui succèdera. Petit détail génétique: on compte de nombreux cas de gémellité dans cette famille. Le premier Jean-Baptiste de Niverville avait un frère jumeau: Jacques Boucher de Montizambert. Parmi les enfants du second seigneur et de son épouse, Marie-Anne Baby, il y aura même une naissance triple: les bessonnes Renée, Madeleine et Thérèse. Les Niverville sont les derniers seigneurs français de Chambly. Plusieurs documents attestent que leur manoir seigneurial faisait face aux rapides. La SHSC le situe sur la rue De Richelieu, là où aboutit la petite rue Centre. Ce secteur de Chambly était autrefois appelé autrefois le faubourg Saint-Jean-Baptiste et le chemin qui formait la rue Centre portait aussi ce nom. Ce texte n’est qu’un bref résumé de la biographie de Niverville, intitulée Jean-Baptiste Boucher sieur de Niverville et sa seigneurie de Chambly, par l’historien Réal Fortin, un travail qui a remporté le premier prix du concours Percy-W-Foy 2012. On peut la lire (ou l’emprunter) au local de la SHSC, en attendant qu’elle soit publiée, espérons-le, par un éditeur. Rappelons que Septentrion a déjà publié quatre ouvrages de monsieur Fortin. Louise Chevrier    Image: Commission de toponymie du Québec