«Les citoyens de Chambly-Bassin se réjouissent de ce qu’un céleste (sic) a ouvert une buanderie dans notre village. Jusqu’ici, il fallait aller au Canton pour trouver un blanchisseur. Charlee Lee a ouvert sa buanderie dans l’immeuble de M. Arthur Provost, au coin des rues Bourgogne et Saint-Maurice. Nous osons espérer que le céleste fera son affaire par ici et y demeurera longtemps.» (Le Canada-Français, 20 avril 1922).
La rue Saint-Maurice est devenu la rue Maurice. Mais le commerce de monsieur Provost a été déplacé. En effet en 1923, on installe dans ce secteur un nouveau pont sur le canal. La municipalité doit alors rehausser le chemin, donner une courbe à l’avenue Bourgogne, telle qu’on la connait aujourd’hui. De sorte que la buanderie de Charlee Lee se trouvait quelques dix ou vingt pieds plus bas que le sol actuel. Peu importe. Blanchisseur est un métier de Chinois. C’est demeuré dans le langage journalier: «Va porter tes chemises chez le Chinois», disait-on. Lavage et repassage sont leurs spécialités. Il y a des raisons historiques à ce phénomène nord américain des buanderies chinoises. Internet peut vous fournir toutes les explications ethnologiques. Mais que ce Chinois de Chambly-Bassin soit nommé «céleste» a de quoi étonner. Sans doute le mot provient-il de l’expression «Empire céleste» qui désignait la Chine du temps des empereurs. Paul-Henri Hudon Photo: Archives, Cité de Vancouver. [Wah Chong family outside laundry business on Water Street]. Ce texte vous inspire des commentaires? Vous souhaitez émettre une suggestion? Merci de nous écrire.