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Une jument… à trois jambes!

By 10/04/2019May 9th, 2019No Comments

Au cours de recherches historiques nous découvrons parfois des situations étonnantes, incongrues. Comme celle-ci. Joseph Berrier, qui habite dans la baronnie de Longueuil, vient de perdre son épouse, Euphrosine Leblanc. Il reste tuteur d’une enfant de quatre ans, Marguerite. Donc, il doit faire dresser par le notaire un inventaire des biens de la communauté familiale afin d’évaluer la part des héritiers et parce qu’il est probable que Joseph va convoler en secondes noces. Et le patrimoine familial risque d’en être modifié.

Donc l’inventaire de ses biens et de ses créances, au premier avril 1778, nous apprend qu’il possède (entre autres):   «27 gallons de mélasse, à 4 livres, 10 sols, faisant 121 livres.24 gallons de rhum, à 6 livres le gallon, faisant 144 livres.Il lui est dû par Mme Maxwell 198 livres, dont un lit de plume qui a été fourni à cette dame Maxwell avec deux draps, deux couvertes et le traversin», etc.   Enfin, le plus drôle, il déclare posséder «une jument estropiée n’ayant que trois jambes, valeur de 12 livres». À cette époque, un cheval peut couter entre 80 et 100 livres. Laquelle des trois jambes est manquante?  Un tel animal peut-il servir au labour? Quel cavalier oserait monter un cheval à trois ou à deux jambes?   Remarque: Au moins si on avait parlé de pattes de cheval, on aurait pardonné au notaire sa grosse faute lexicale. Moralité: on peut bien avoir un canard boiteux, et ne pas être à cheval sur les principes, mais une jument mal enjambée, ça, ça court pas les rues! Paul-Henri Hudon   Source: Notaire Antoine Grisé, 1er avril 1778Photo: Andreas Krappweis / www.sxc.hu     Ce texte vous inspire des commentaires? Vous souhaitez émettre une suggestion? Merci de nous écrire.