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Vrai et faux évêque. L’épiscope et l’écopeau!

By 10/04/2019May 9th, 2019No Comments

La lecture des journaux anciens nous fait découvrir des événements amusants. Lisez celui-ci, extrait du journal La Minerve en 1842: Beauchamp, l’écopeau, se promène dans les campagnes de la rivière Chambly, se faisant passer pour médecin, prêtre et évêque, successeur du vénérable évêque de Nancy. Il a des habits ecclésiastiques. (La Minerve, 14 septembre 1842). Voila qu’un énergumène de la région se fait passer pour un prélat. Un inconnu du nom de Beauchamp. Habituellement les hallucinés se prennent pour Napoléon. Celui-ci se croit un évêque. Mais quel évêque!

Mgr Charles-Auguste-Marie-Joseph de Forbin-Janson (1785-1844), évêque de Nancy en France, est en mission au Canada, au lendemain de la célèbre affaire des Patriotes. Il prêche dans les paroisses de la Province en 1841. À Chambly, nous conservons en face de l’église Saint-Joseph une trace de son passage. Il est gravé sur la pierre que ce monument fut inauguré par l’évêque de Nancy, primat de Lorraine, en juin 1841. Le socle aurait porté alors une croix de tempérance, peut-être semblable à celle de Saint-Denis. Actuellement il supporte une statue du Sacré-Coeur. Mais la grande oeuvre de cet évêque prédicateur fut le déploiement d’un calvaire monumental sur le mont Saint-Hilaire. Il voulait en faire un monument grandiose, à la fois religieux et national. Grâce au savoir-faire d’un menuisier de Beloeil et à des corvées, la croix du mont Saint-Hilaire, haute de 100 pieds, large de 6 et épaisse de 4, recouverte de métal put enfin s’élever. Des ouvertures éclairaient l’intérieur et des échelles permettaient d’en faire l’ascension. On l’inaugura et on la bénit en grande pompe le 6 octobre 1841. Mgr Janson était doué d’une facilité oratoire peu commune et capable de déployer une activité prodigieuse. C’est sans doute ces talents qui soulevaient notre mythomane Beauchamp dit L’écopeau. Paul-Henri Hudon Illustrations: – La colonne de tempérance à Saint-Denis-sur-Richelieu. Dans Pierre-Georges Roy, Les monuments commémoratifs de la Province de Québec, vol 2.- Le socle du monument au Sacré-Coeur, devant l’église St-Joseph, érigé en juin 1841.